Le 7 février, la base souterraine de l’Armée de l’Air « Eagle 44 » (Oghab 44) a été inaugurée. Selon l’IRNA, elle disposerait d'installations diverses dont des postes de commandement, des ateliers hangars de maintenance aéronautiques, des équipements de navigation, des réservoirs de carburant, etc.

Elle peut accueillir tous les types de chasseurs de l’armée de l’air. L’Iran bénéficierait de plusieurs bases de ce type réparties sur son vaste territoire. Toutefois, une base aérienne même enterrée a un défaut majeur qui peut permettre de la localiser : la piste d’aviation qui est repérable par les satellites espions. La Suisse qui a une longue tradition de ce type d’installations avait contourné la difficulté en faisant décoller ses appareils sur des portions d’autoroutes qui, comme par hasard, passaient à proximité…

Les major généraux Abdolrahim Mousavi et Mohammed Bagheri (pasdaran) respectivement le chef d’état-major des armées et le chef de l’ensemble des forces iraniennes (armée plus pasdarans) étaient présents lors de cette manifestation.

Le brigadier général Amirali Hajizadeh, commandant l’unité aérospatiale du Corps des gardiens de la révolution, la composante aérienne des pasdarans, a profité de l’occasion pour dévoiler l’existence d’un nouveau missile de croisière aéroporté hypersonique à longue portée appelé « Asif ». Ce missile devrait armer des chasseurs Sukhoi 24.

Selon lui, ce missile « sera capable de percer tout système de défense anti-missiles […] cela prendra des années avant qu’un système de défense capable de l’intercepter soit développé […] Ce missile qui cible les systèmes anti-missiles adverses représente un grand bond en avant dans le domaine des missiles ».

À la différence des missiles balistiques, leurs homologues hypersoniques volant autour de Mach 5 évoluent à basse altitude atteignant théoriquement plus rapidement leur cible. Ils sont plus difficiles à localiser donc à être interceptés.

Téhéran avait annoncé le 5 novembre 2022 avoir procédé avec succès à l’essai d’une fusée capable de mettre des satellites sur orbite. Les États-Unis avaient alors fait part de leurs préoccupations qu’une telle technologie puisse booster la technologie des missiles balistiques iraniens aptes à emporter une charge nucléaire.

Déjà, en avril 2022, la chaîne de télévision d’Etat iranienne avait dévoilé l’existence d’une base enterrée(1) abritant une centaine de drones au sein de la chaîne de montagnes Zagros qui jouxte le golfe persique. La présentation de la « base de drones 313 » avait été l’occasion de présenter le missile de croisière Heidar-1 armant différents drones dont les Keman-22 et autres Fotros.

1. Voir : « IRAN : présentation de drones » du 30 mai 2022.

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Texte

Alain Rodier

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