Pour une fois, un peu de « people » alors que le prince Harry refait parler de lui sur Netflix.

Le 17 décembre, les autorités maltaises ont intercepté un groupe de 14 citoyens britanniques, pour la plupart des anciens militaires avant qu’ils n’embarquent dans un vol privé à destination de la Libye. Ils étaient emmenés par Jack Mann, un ami proche du Prince Harry qui était un invité d’honneur à son mariage.

Mann âgé de 40 ans est un des membres fondateurs de la société de sécurité privée Alma Risk. Camarade de promotion Mann à Sandhurst, il a servi au sein du régiment Blues and Royals (Royal Horse Guards et 1er Dragons) en Irak et en Afghanistan avant de rejoindre le privé.

Les quatorze personnes seraient arrivées séparément à Malte et devaient embarquer dans un vol privé à destination de la Libye. La raison avancée était de former des Libyen aux techniques de jeux avec des armes à air comprimé (airsoft) et d’effectuer des formations médicales.
Les documents présentés pour justifier le déplacement se sont avérés être des faux.
Bien que la police maltaise ait soupçonné ces personnes de se livrer à des actions de mercenariat, elles ont pu quitter librement l’île sans retenir de charges contre elles.

Jack Mann est le fils d’un aventurier britannique et sud-africain, Simon Mann, lui-même officier au sein des SAS puis mercenaire (Executive Outcomes puis Sandine International) arrêté en 2004 par la police du Zimbabwe à Harare avec 64 autres mercenaires. Il a été incarcéré au Zimbabwe qui l’a extradé vers la Guinée équatoriale pour avoir y avoir fomenté un coup d’état. Il a été libéré en 2009.

Sur le fond, personne ne sait – en dehors des intéressés – qui avait demandé leur aide et à quoi ils auraient bien pu servir ; les « conseillers étrangers » sont déjà nombreux sur zone.

Ce fait divers n’engage en rien la responsabilité du prince Harry qui, très vraisemblablement, n’était pas informé des faits et gestes de son vieil ami. Mais suite à sa dernière médiatisation sur Netflix, il est possible que d’autres affaires de ce genre ne fassent surface.

Pour mémoire, le Prince Harry a passé dix ans sous l’uniforme effectuant un séjour de deux mois et demi en Afghanistan au sein du Blues and Royals. Il a ensuite été breveté pilote d’hélicoptères, en particulier qualifié sur Apache. Avant sa démission de l’armée en 2015, il était capitaine dans l’armée de terre (2011). Le grade de squadron leader (équivalent à commandant) dans l’armée de l’air lui a été attribué en 2018, soit trois ans après sa démission. Il a toujours regretté que sa position dans la famille royale l’empêchait d’être en première ligne. En Afghanistan, par mesure de sécurité, il a servi sous le nom d’emprunt d’Harry Wales. Dès que l’information de sa présence avait été diffusée dans la presse, il avait été rapatrié pour ne pas mettre en danger sa vie et celle de ses camarades. Il constituait un objectif bien trop « tentant » pour les taliban.

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Texte

Alain Rodier

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