Le commandant de l’opération « militaire spéciale russe » qui avait été désigné au début avril, le général d’armée Alexandre Dvornikov, aurait été remplacé le 26 mai par le colonel-général (équivalent à général de Corps d’armée) Gennady Valeryevich Zhidko.

Né en 1965, il est diplômé de l’École supérieure de commandement de chars de Tachkent (1987) puis de l’Académie militaire des Troupes blindées (1997) et enfin de l’Académie militaire de l’état-major des Forces armées de la Fédération de Russie (2007). Il a exercé de nombreux commandements dont le poste de chef d’état-major des forces russes en Syrie en 2016. En novembre 2021, il a été nommé Vice-ministre de la Défense de la Fédération de Russie.

Il paraît évident que le président Vladimir Poutine n’a pas été satisfait des résultats obtenus par le premier commandant en chef des forces d’invasion russes. En effet, non seulement elles semblent progresser très lentement dans le Donbass devenu le front prioritaire, mais elles ne paraissent pas à même de résister à des contre-offensives ukrainiennes même si ces dernières restent d’ampleur limitée.

Les pertes continueraient à être très sévères. Le major-général Roman Koutouzov ayant été tué le 5 juin 2022 lors de la bataille de Severdonetsk-Lisichansk près de Lyssytchank alors qu’il commandait le 1er corps d’armée de la République populaire de Donesk. Plus curieusement, le lieutenant-général Roman Berdnikov « commandant la 29ème armée » aurait trouvé la mort le même jour dans la même zone. Or il avait été vu pour la dernière fois présidant les commémorations de la victoire sur les nazis le 9 mai 2022 sur la base aérienne de Hmeimim. Il commandait les forces russes en Syrie depuis novembre 2021. Il convient d’attendre la confirmation de cette information qui, soit est une intoxication ukrainienne, soit signifie que le commandement russe traversant une période de grandes difficultés, appelle au front ses meilleurs officiers généraux.

Globalement, Kiev annonce la mort de douze officiers généraux russes, Washington parle de sept.

Il n’est pas certain que le nouveau général en chef sur le front ukrainien va parvenir à inverser la tendance d’autant qu’il semble qu’il n’ait pas été engagé personnellement directement sur ce théâtre qu’il connaît donc que sur les cartes.

1. Voir : « Ukraine. Enfin un chef à la tête des forces d’invasion russes ? » du 11 avril 2022

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Alain Rodier

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