Le président Joe Biden a autorisé de déploiement de plusieurs centaines de membres des Forces spéciales en Somalie, décision qui va à l’inverse de celle prise par son prédécesseur Donald Trump qui avait ordonné leur retrait avant de quitter son poste.

De plus, il aurait donné le feu vert au Pentagone pour la neutralisation d’une douzaine d’activistes suspectés d’avoir des responsabilités au sein du mouvement al-Shabab qui est la branche locale d’Al-Qaida « canal historique ».

À noter que depuis l’entrée en fonction du président Biden, ce type d’opérations « homo » avait sensiblement diminué. Elles étaient surtout destinées à défendre des « partenaires » de menaces directes et imminentes.

Cette reprise de la guerre anti-terroriste est une évolution depuis l’évacuation de l’Afghanistan qui avait été décidée par la Maison-Blanche en 2021. En effet, cette dernière avait été expliquée par : « il faut en terminer avec cette guerre dans fin ». D’ailleurs, continuant à se livrer à de la politique purement intérieure, l’administration actuelle critique la décision de Trump de s’être retiré de Somalie « un peu précipitamment », ce qui pourrait prêter à sourire quand on sait ce qui s’est passé en Afghanistan…

Joe Biden aurait entériné cette proposition faite par le secrétaire à la Défense Lloyd J. Austin III au début mai.
À cette occasion, Adrienne Watson, la porte-parole du Conseil national de Sécurité a affirmé que ces décisions allaient dans un sens de plus d’efficacité dans la lutte contre les Shebabs. Elle a précisé que « la décision de remettre en place une présence permanente est destinée à augmenter la sécurité et l’efficacité de nos forces et de leur permettre d’apporter une aide plus efficace à nos partenaires ».
La stratégie de l’administration Biden en Somalie est de tenter de réduire la menace que font peser les shebabs en les empêchant de monter des opérations complexes comme celle qui a frappé la base « Camp Simba » à Manda Bay au Kenya le 5 janvier 2020 (trois morts américains, cinq avions détruits et un endommagé).

La Somalie continue à connaitre le chaos même si après un an de crise politique, l’élection présidentielle du 15 mai sous haute protection a vu la victoire d’Hassan Cheikh Mohamoud (déjà président de 2012 à 2017). Il est reparti pour diriger le pays durant les cinq ans à venir.

Même si la mesure américaine reste symbolique, seulement 450 hommes étant concernés et venant d’autres implantations permanentes US en Afrique, elle démontre la volonté des Démocrates au pouvoir à revenir sur le devant de la scène internationale dans le domaine de la « guerre contre le terrorisme »(1). Cela confirme que le camp démocrate a laissé de côté le « pacifisme » de ses militants pour retrouver une voie plus guerrière qui, en fin de comptes, est une tradition historique pour eux.

1. Sur le fond, ils ont raison sur un point : la menace terroriste est toujours présente même si elle est occultée par l’invasion russe de l’Ukraine. Voir : « France. Menace terroriste » du 17 mai 2022.

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Alain Rodier

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