Le président égyptien, le maréchal Abdel-Fatah El-Sissi, a inauguré le 3 juillet une nouvelle base navale baptisée « base militaire du 3 juillet(1) » située à 250 kilomètres de la frontière Libyenne dans le district de Gargoub.

Le prince royal d’Abou Dabi et de fait dirigeant des Émirats arabes unis (EAU), le Cheikh Mohammed ben Zayed ben Sultan (MBZ) et le président du Conseil présidentiel libyen, Mohammed el-Menfi, ont assisté à cette manifestation. Selon la presse libyenne, l’Égypte avait aussi invité le président du parlement de Tobrouk Aguila Saleh et le maréchal Khalifa Haftar commandant l’Armée nationale libyenne.

Cette base qui s’étend sur dix km2 a 1.000 mètres de quais avec une profondeur de 14 mètres. Elle doit apporter l’aide logistique nécessaire à la marine égyptienne pour que cette dernière puisse officier en Méditerranée orientale et en Mer Rouge. Elle doit permettre de protéger les intérêts économiques et sécuritaires du pays contre toute menace provenant de Libye voisine. Elle est rattachée à la Flotte du Nord égyptienne qui protège les côtes méditerranéennes du pays. De nombreux navires seront affectés à cette base dont l’un des deux porte-hélicoptères de classe Mistral acquis à la France en 2016.

Lors de son voyage éclair effectué en Égypte au début décembre 2017, le président Vladimir Poutine avait abordé plusieurs sujets avec le maréchal al-Sissi. Il avait été notamment question de problèmes sécuritaires dont l’arrivée éventuelle d’aéronefs russes sur la base de Sidi Barrani située à proximité de la côte et à 95 kilomètres de la frontière libyenne.

Il est possible qu’aujourd’hui des autorisations d’accès pour des navires de la flotte russe à ce nouveau port soient négociées. Au moment où la construction d’une base navale russe à Port Soudan est remise en cause par le nouveau gouvernement, les Russes ont besoin de cette facilité égyptienne pour rayonner en Méditerranée et en Mer Rouge.

1. Commémorant le coup d’État du 3 juillet 2013 qui a renversé le président Mohamed Morsi élu un an plus tôt après le printemps arabe égyptien de 2011.

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Alain Rodier

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