L’US Air Force a mis un terme à la mission de ses B-52 qui se succédaient par rotations tous les six mois sur la base d’Andersen à Guam de manière continue depuis 2004. Les cinq derniers bombardiers stratégiques B-52H présents sur place ont décollé de la base le 16 avril. Ce retrait est intervenu après un important défilé aérien appelé « elephant walk » (la marche de l’éléphant) qui a aussi engagé le 13 avril six avions de ravitaillement KC-135R, un drone RQ-4B, un drone de l’US Navy MQ-4C Triton et un hélicoptère MH-60S Sea Hawk. Le Pentagone a annoncé que sa stratégie évoluait mais permettrait toujours à ses bombardiers d’intervenir à la demande dans la région indo-pacifique depuis des zones plus éloignées. Il semble que les B-52 seront désormais tous basés en permanence aux États-Unis (les cinq rentrants sont stationnés à la Minot Air Force Base – Dakota du Nord -), cela permettant d’améliorer leur maintenance car ces appareils accusent plus de 50 ans d’âge (les premiers avions ont été opérationnels en 1955). Cela n’empêchera pas à des bases extérieures, comme celle de Guam, d’être utilisées temporairement quand le besoin s’en fera sentir. Historiquement, cette dernière (qui reste ouverte) a accueilli des B-52 mais aussi des bombardiers B-1B et des avions furtifs B-2A. Les autorité américaines avancent aussi que l’intervention des ses bombardiers stratégiques sera désormais moins prévisible pour des adversaires éventuels : la Chine, la Corée du Nord et la Russie. Il est vrai que ces appareils bénéficient aussi de facilités en Grande-Bretagne et à Pearl Harbor. Il n’en reste pas moins que ce redéploiement voulu par la Maison Blanche est un recul stratégique à la fois voulu pour des raisons d’économies budgétaires, mais aussi de resserrement du dispositif militaire US de par le monde. Cela entre dans la stratégie politique de Donald Trump qui brigue un deuxième mandat à la fin de l’année.
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