L’hélicoptère interarmées léger (HIL), fondé sur le H160, n’en finit plus de générer son lot de surprises. Visitant le site Airbus Helicopters le 27 mai, Florence Parly a annoncé que les livraisons de l’appareil seraient avancées à 2026, au lieu de 2028. Et la cible du programme augmente, passant à 169 appareils, soit 15 de plus que prévu dans la précédente LPM.
Le lancement du programme est donc désormais anticipé à 2021, au lieu de 2022 comme défini dans l’actuelle LPM. C’est vraisemblablement l’état désastreux du parc, à la faible disponibilité, qui a décidé la ministre des Armées à revenir sur sa décision de 2018, mais aussi les impératifs de soutien export du H160 dans sa version militaire. Airbus Helicopters redoute de lui voir échapper plusieurs gros morceaux, notamment sur le marché américain (où il avait vendu des Dauphin aux US Coast Guards, puis des Lakota à l’US Army), mais aussi sur ses marchés plus traditionnels.
Lors de sa visite, la ministre a dévoilé la maquette 1/1 du HIL, désormais baptisé Guépard pour les trois armées, en France. Le HIL est fondé sur une militarisation du H160, pour remplacer les Gazelle de l’Armée de terre, Alouette III et Dauphin/Panther de la Marine, ainsi que les Fennec de l’Armée de l’air et de l’Armée de terre. Afin de remplacer ses Puma, l’Armée de l’air, dans un contrat séparé, va sans doute acquérir au moins une douzaine de H225, la version civile du Caracal en service en 18 exemplaires dans les armées.
Le H160 a été choisi en 2017. C’est la première fois que la France utilisera un hélicoptère commun aux trois armées depuis l’Alouette III (qui avait aussi été employée par la gendarmerie et la Sécurité civile : elle effectua son premier vol il y a 60 ans !). Cela constituera un gain dans la formation, sans doute avec une école unique, mais aussi dans les rechanges. Le ministère des Armées estime par ailleurs que le retrait anticipé (mais de seulement deux ans) des flottes anciennes générera des économies d’environ 100 millions d’euros.
D’ores et déjà, la Marine a décidé de louer plusieurs H160, sans doute cinq, d’ici l’an prochain, afin de pouvoir retirer ses Alouette III hors d’âge. L’Armée de l’air, elle, devrait retirer ses Puma (qui devaient pourtant tenir jusqu’à l’arrivée du HIL) et réaliser une location-achat de H225, elle aussi en amorce de phase. Le Guépard doit être utilisé notamment par le 4e régiment d’hélicoptères des forces spéciales (RHFS), mais également pour les infiltrations des commandos marine. Dans la Marine, il permettra à la fois de réaliser du secours maritime, et des missions de lutte antinavire. Dans l’Armée de l’air, il servira au secours terrestre et maritime, aux mesures actives de sûreté aérienne (MASA), à l’action dans la profondeur et au renseignement, grâce à l’emport d’une perche de ravitaillement en vol. Avec le radar de la Marine, cela constituera une des rares customisations du HIL, les appareils utilisés par les trois armées affichant une base relativement commune.
80 % des fournisseurs du Guépard sont en France, d’après Florence Parly qui a également auguré que pas moins de « 2 000 emplois seront alimentés » par le programme HIL et ses ventes à l’export. La ministre des Armées les a évaluées à 400 machines entre 2025-2030 ; ce qui peut sembler optimiste.
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