Les attentats qui ont frappé le Sri Lanka en avril, et qui ont fait plus de 250 morts, confirment que l’Asie du Sud et du Sud-Est est bien une zone propice à l’expansion de l’organisation État islamique (EI) ou de groupuscules s’en revendiquant. Depuis la chute du « califat » en Syrie-Irak, la « franchise EI » s’exporte dans cette région du monde, comme en Afrique, mais aussi en Europe.
Ce n’est pas nouveau, l’État islamique a toujours été présent en Asie du Sud et en Asie du Sud-Est, et cela depuis le premier jour, depuis la scission avec Al-Qaïda, qui alignait à l’époque des relais dans cette région du monde.
Comme Al-Qaïda qui a profité de la guerre en Afghanistan pour se fournir dans ce réservoir de combattants et les envoyer dans le monde, l’EI a profité des guerres en Syrie et en Irak pour disposer de multiples réseaux composés d’« anciens combattants » rentrés au pays, et en plus grand nombre qu’Al-Qaïda.
On s’aperçoit que la plupart des attaques de l’EI sont organisées localement, en majorité pour des griefs locaux, et que leurs auteurs comptent bien bénéficier de la reconnaissance médiatique internationale qu’apporte le label État islamique. Le groupe djihadiste s’appuie aussi sur la progression continue des idées salafistes, véhiculées tant par des migrants partis travailler dans le Golfe, que par les mosquées construites en grand nombre par les pays du Golfe. Moyennant finance, les ressortissants d’Asie du Sud-est et du Sud sont fortement encouragés pour suivre les cours d’éducation religieuse au Moyen-Orient. Et encore plus rapide et ne coûtant rien, le canal d’Internet et des réseaux sociaux favorise ce développement.
La force d’EI est de disposer dans le monde de gens prêts à tuer et à mourir pour le djihad. Tant que ce sera le cas, les actions continueront. Et l’on ne voit pas pourquoi cela cesserait.
Bonne lecture.
Eric Micheletti
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