RAIDS a parcouru les allées d’Eurosatory et du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) lors de la remise des prix de la mission innovation participative (MIP), afin de trouver les éléments de tendance dans les matériels des forces spéciales.
Le Rakoon du 13e RDP
Le Rakoon (recherche aéroportée kits opérationnels d’observation nomade) a été développé en interne au 13e RDP afin d’alléger le fond de sac du dragon et répondre à un besoin impératif pour un capteur simple, adapté, ergonomique. Ce capteur longue distance et à haute définition a été pensé par un adjudant. Stabilisé sur un tripode, il permet une visualisation à longue distance de jour comme de nuit. Directement relié à un portable durci, il permet une exploitation rapide. Une dizaine d’exemplaires ont été produits par le 13e bataillon de soutien du matériel de l’armée de terre, installé à Tulle. La mission innovation participative (MIP) du ministère de la Défense a soutenu ce projet à hauteur de 20 000 euros.
Le CMDT de FORFUSCO
Trois opérateurs issus des commandos de Montfort (un maître principal), de Penfentenyo (un premier maître) et Kieffer (un maître principal) ont développé, grâce à leurs retex opérationnels, ce boîtier multifonction permettant la collecte de données biométriques et numériques sur le terrain. Le collecteur multimodal de données tactiques est évolutif, sécurisé et interopérable avec d’autres équipements du même genre. Il permet de capter les empreintes digitales, rétiniennes et sonores d’un ennemi (ou d’un otage), voire le photographier, permettant ainsi son identification, y compris post-mortem. Le CMDT peut aussi recueillir des données de toutes sortes de supports numériques, comme une carte SIM (téléphonie) ou SD (photo), et les transférer sans difficulté vers un poste de commandement à l’arrière, ou vers une base de données alliée (en France, les bases de données sont régulées par la CNIL). La transmission peut se faire en empruntant les moyens GSM, Satcom, Wifi ou Bluetooth. Son interface est particulièrement intuitive, et ne nécessite, de fait, aucune formation particulière.
Sa compacité et sa capacité d’évolution sont des forces évidentes, surtout pour des équipes tactiques isolées en mer ou dans des environnements désertiques. Pour l’un de ses créateurs, ce système français (même s’il est fabriqué par une société canadienne) pourrait permettre d’unifier non seulement les équipes d’intervention militaire, mais aussi de sécurité intérieure (police, gendarmerie, douane). Le CMDT, soutenu par la mission innovation participative du ministère à hauteur de 50 000 euros, a été déployé en opérations réelles. Deux systèmes ont été produits pour l’instant.
Le GPS Alligator du 1er RPIMa
Simplification et polyvalence sont les signatures de ce projet porté par les plongeurs offensifs du 1er RPIMa : un GPS étanche pour plongeur de combat. C’est un adjudant du régiment qui a conçu cette étanchéisation d’un GPS terrestre, l’antenne étant déportée jusqu’en surface. La navigation sous l’eau est plus précise, et le GPS reste utilisable au sol, une fois l’insertion réalisée. La société Extrem’ Vision a assisté le sous-officier SAS-PO dans son projet, soutenu par la mission innovation participative à hauteur de 18 000 euros, permettant de fabriquer trois ensembles.
La valise ISV du CSFT
Toujours dans le même souci d’alléger le fond de sac des forces spéciales, un adjudant-chef du CFST a développé cette valise ISV (infiltration sous voile) comprenant tout le matériel nécessaire aux sauts à grande et très grande hauteur, de la préparation à la sécurité des vols. 43 900 euros ont été versés par la mission innovation participative pour la réalisation de ce projet, réalisé avec l’appui de la société Ordi-Stock.
La HR Weather Station
du 13e RDP
A COS vaillant, rien d’impossible, sauf si la météo s’en mêle. D’où l’importance de disposer de prévisions météo fiables et à jour. C’est le sens du projet développé par un adjudant-chef, un lieutenant et deux capitaines du 13e RDP, pour fiabiliser les sauts à grande et très grande hauteur. Même si, évidemment, ces données peuvent aussi intéresser les aviateurs ou les marins pour des opérations dans leur milieu, ainsi que leurs partenaires naturels que sont les dronistes ou la chasse. En moins de quatre heures, la station peut cracher des prévisions fiables à 90 % sur les nébulosités, le givrage et, évidemment, les vents. Cette application permet dans une masse limitée, et sans compromission, de disposer ainsi de variables essentielles au succès d’une mission. Le système prend en compte la topographie locale, et affiche la climatologie, avec des prévisions sur 24 et 48 heures.
La société bordelaise Atmosky a prêté son concours à ce projet porté par la mission innovation participative à hauteur de 89 520 euros.
Le CERBER du 13e RDP
On connaissait le gilet de ciblage pour les FAC du CPA 10, voici la chasuble pour les transmetteurs du COS ! CERBER (chasuble d’équipements radios branchés en réseau) a été développé par un caporal-chef et un sergent du 13e RDP. Toutes les transmissions (ER-350 pour l’infragroupe, PRC-112 pour le lien avec la 3D, Iridium pour le Satcom) sont désormais portées sur la ceinture extérieure, et gérées par un concentrateur HUB et une tablette durcie rabattable portée sur le devant de la chasuble.
Les antennes sont intégrées à l’ensemble, et l’opérateur radio dispose aussi de lunettes tête haute permettant de consulter les fonctionnalités du CERBER. Il ne reste plus « qu’à » stabiliser la problématique des radios de 4e génération. C’est le projet qui a bénéficié d’un des plus gros soutiens de la mission innovation participative ces dernières années, avec 82 000 euros. Trois PME ont travaillé au projet : Bordelaise Electronique, Aplose et Prosic.
Le Caïman Forces spéciales d’Airbus Helicopters
L’intérêt du 4e RHFS pour le Caïman provient de l’apport de performances : la version de base terrestre (TTH) transporte deux fois plus de charge et va deux fois plus loin qu’un Puma. Mais l’appareil n’est pas, non plus, aussi maintenable « au coin du bois ». Les retex des trois appareils du 1er RHC envoyés au Sahel sont néanmoins plutôt positifs. A plusieurs reprises, des commandos du COS ont d’ailleurs été insérés en Caïman (jusqu’à 16 pax COS, avec en urgence, la possibilité de monter à 18), et non avec les appareils organiques du 4e RHFS présents sur place : Cougar et Caracal.
L’idée est de remplacer ces deux types par un seul. Problème : le Caïman FS va demander de profondes modifications, qu’il faudra faire sur chaîne, plutôt que de rétrofiter des appareils ensuite (ce qui coûte généralement bien plus cher). Et l’ampleur des modifications va demander du temps et de l’argent, d’autant plus qu’on ne sait pas encore combien d’appareils seront réellement acquis. Le GCOS a évoqué une cible de 24 Caïman ; ce qui semble très optimiste, et qui, évidemment, ferait bien l’affaire d’Airbus Helicopters, dont la chaîne française va bientôt s’arrêter. On voit mal comment pourrait être financé l’achat de 24 hélicoptères en plus ; il s’agira donc vraisemblablement d’appareils ponctionnés sur l’ALAT conventionnelle (qui recevra en contrepartie des Cougar rénovés, dont elle dispose déjà) renforcés par quelques autres engins.
L’affût M3M de FN Herstal, tirant en 12,7 mm, a déjà fait des vols sur TTH en début 2016, explique un ingénieur en chef de la DGA. Rappelons que l’arme a déjà été déployée sur des appareils allemands, néerlandais et belges (les Italiens, eux, auraient de la M134). Mais la DGA a souhaité quand même faire ses propres tests.
Les forces spéciales recherchent aussi une vraie boule de recherche (pas forcément celle de la marine…) remplaçant le capteur infrarouge (FLIR) de pilotage, bien plus réduit, actuellement installé sur le TTH. Il faut aussi pouvoir installer une vraie capacité d’aérocordage pour le lissage, mais aussi pour l’extraction en grappe. Or, pour l’instant, le Caïman n’a pas de trappe centrale. En créer une pourrait compliquer l’affaire (étude, test, modifications structurales), si bien que l’accrochage au sling serait peut-être bien plus simple (mais inédit).
L’appareil devrait aussi avoir des capacités de transmissions Satcom et de vidéo à longue distance, à l’instar de ce qui a déjà été développé par des opérateurs de l’armée de l’air (STTratagème) et de la marine (ADAMS).
Le LDI de GEIM
Le laser de détection et d’intervention (LDI) a été développé d’après les retex des forces spéciales confrontées à des situations ne nécessitant pas l’ouverture du feu. En Afghanistan, ce besoin s’était présenté de façon accrue, et une des réponses était de diffuser des ondes sonores. Ces projecteurs intéressaient aussi la marine dans le cadre de la lutte contre la piraterie.
Le recours au laser (ici avec une puissance de 6 000 mW) permet de frapper plus loin. L’équipement ressemble à un fusil et dispose de trois fenêtres rondes au bout du « canon ». La version de base pèse 6,5 kg et la batterie permet un fonctionnement continu de trois heures. Une version allégée, avec batterie tactique, garantit trente minutes de fonctionnement continu.
Le LDI permet des spots ronds (2,5 m) ou des zones d’éclairages elliptiques (5 x 1,50 m), à 500 m de distance. Le laser produit l’éblouissement avec la même efficacité de jour comme de nuit. Les commandos marine l’ont testé sur le champ de tir de Gâvres, près de Lorient, et la STAT l’a aussi essayé. Son existence avait été évoquée dès le SOFINS 2015.
C’est TR-Equipement qui se charge du marketing export. Le LDI peut intéresser les forces armées, conventionnelles ou spéciales : on pense notamment aux applications dans la lutte anti-intrusion sur les FOB et bases militaires (notamment les plus sensibles comme l’Ile Longue), mais aussi dans la lutte contre l’immigration illégale, le narcotrafic, la piraterie. Les applications sont aussi évidentes dans le domaine civil : plates-formes pétrolières, centrales nucléaires, etc. Rappelons que des militaires italiens ont été incarcérés en Inde car ils avaient tué des pêcheurs indiens lors d’une mission antipiraterie en océan Indien.
La même société fournit aussi des éléments de marquage pour les forces spéciales.
Le PLFS de RTD
Il y a urgence à développer la famille de véhicules pour forces spéciales ; le GCOS a rappelé face aux députés les limites du parc actuel. Les cinq dernières opérations mécanisées de la TF Sabre ont dû être adaptées, pour ces raisons. « On a mis du temps à s’engager, reconnaît le DGA Laurent Collet-Billon, mais le programme progresse extrêmement vite. »
PLFS (poids lourd des forces spéciales) et VLFS (véhicule léger des forces spéciales) auront un soutien différent, mais aussi des éléments communs – et, pour la plupart, déjà « dérisqués », mais pas hors d’âge non plus –, afin de sortir des malheurs endémiques des véhicules actuels. La P4 avait des éléments mécaniques remontant aux années 70, tandis que le VPS a souffert de son manque de possibilités d’évolution. Il n’était plus possible d’en commander en plus, la chaîne Mercedes ayant fermé. Au moins quatre VPS (véhicule de patrouille spéciale) auraient été perdus au combat, notamment du fait de mines et IED.
Le PLFS est fondé sur le Sherpa de Renault Trucks Defense (RTD), mais il subit des évolutions, parfois profondes, même si elles ne sont pas toutes visibles. La mobilité sera supérieure, ainsi que la garde au sol. Cette caractéristique permet de passer des gués plus importants, mais aussi de mieux absorber les effets des mines et IED qui exploseraient sous la caisse, laquelle va recevoir une surprotection.
202 exemplaires du PLFS ont été commandés, en versions combat et logistique. La version combat comprend du combat pur et du commandement (transmissions). De la même façon, la version logistique comprend quatre sous-versions distinctes : dépannage/maintenance, logistique, appui (version armée) et carburant (1 500 litres). Chacune porte cinq opérateurs, pour une charge utile totale maximale de 2,2 tonnes.
RTD a fourni quatre PLFS à la DGA pour les essais de qualification, préalable à la livraison des 25 premiers PLFS au standard 1. Ces véhicules seront limités en armement à la .50 et à des MAG 58. Une tourelle différente de l’actuelle portée par le Sherpa est aussi en développement. Ce n’est que dans le standard 2, qui suivra en 2017, que l’armement comprendra des M134, et des LGA 40.
La moitié des PLFS seront des engins destinés au combat, et l’autre moitié, à la logistique (ravitaillement, maintenance [avec treuil]). La charge utile est de 2,2 tonnes, et le moteur a été gonflé à 265 chevaux, contre 220 chevaux sur la version de base. La garde au sol a été relevée, à une hauteur pour l’instant classifiée. Une protection contre les IED et mines, en cours de développement, existera de série sur le standard 2, et les véhicules au standard 1 seront rétrofités. Des phares IR font partie de toutes les configurations pour le pilotage sous jumelles de vision nocturne. La discrétion acoustique, « naturelle », a été aussi travaillée.
L’industriel a été incité par la DGA à rendre le véhicule le plus robuste possible et gère un contrat de soutien forfaitaire pour toute la casse non utilisateur. Chaque véhicule aura aussi un lot de bord.
Ces véhicules ont principalement servi aux essais de roulage, à Fontevraud (circuit), à Biscarrosse (dunes) et à Canjuers. En juin, il ne restait plus qu’à réaliser encore un mois de roulages, et la qualification devait être terminée trois mois plus tard (soit en septembre), de façon à tenir compte de la date annoncée pour la livraison des premiers véhicules. La capacité à réaliser des posers d’assaut du PLFS en Atlas ne sera effectuée que pour le standard 2.
Le VLFS de RTD
241 VLFS doivent être livrés pour remplacer quelques dizaines de P4, les 51 VPS Air/Terre (au moins quatre détruits) fabriqués par Panhard et la vingtaine de VPS Marine sur base Land Rover transformés par Land Rover. Comme expliqué dans un précédent article de RAIDS, le VLFS empruntera des composants majeurs du PVP Mk3. C’est un nouveau véhicule qui doit prendre en compte l’emport d’armements puissants comme la minigun Dillon M134D et le lance-grenades automatique LGA 40 de HK, mais aussi l’emport du missile MMP de MBDA. Il reste néanmoins dans une masse contrôlée afin de pouvoir être héliporté sous élingue, sous un Caïman ou un CH-47 (par-dessus une coupure humide, ou de plus longues distances). La masse maximale est de 4,3 tonnes, pour une charge utile de 1,3 tonne. Le moteur fournira 200 chevaux, et la boîte de vitesses est automatique. Le VLFS n’est pas attendu avant 2018.
Les solutions de HTT pour les FS
Hamard Tactical Technologies a été créée par un ancien transmetteur du 1er RPIMa, Gabriel Hamard, et vise à fournir aux forces spéciales des solutions de mobilité et de textile. Côté mobilité, HTT propose un véhicule adapté au contre-terrorisme ferroviaire, grâce à des supports rabattables à l’avant et à l’arrière du véhicule qui permettent de rouler sur la voie parallèle au train détourné. L’engin est doté d’une plateforme télescopique pouvant amener les opérateurs à l’étage d’un TGV Duplex, mais aussi à hauteur du rez-de-chaussée. Ce véhicule encore au stade du concept attend son premier partenaire. Des contacts avaient été noués avec le GIGN il y a quelques années, avant que le Groupe s’oriente vers une autre solution. Mais le besoin capacitaire reste présent pour les groupes antiterroristes européens, qui doivent prendre en compte un réseau ferroviaire le plus dense au monde.
HTT a aussi conçu des pantalons et combinaisons renforcées pour les opérateurs les plus exigeants. Certains de ces produits devraient arriver en tests rapidement dans les unités françaises.
L’affût M3M allégé de FNH
L’ALAT ayant été la dernière livrée en NH90, on peut s’étonner qu’il ait fallu autant de temps pour disposer d’un affût pour MAG 58 (opérationnel seulement en 2014, juste à temps pour la première opex) et trois ans de plus pour une M3M de 12,7 mm. C’est FN Herstal qui apporte la solution, avec un affût allégé. Cette arme d’appui peut atteindre jusqu’à 1 100 coups/minute, contre les 550 de la .50 M2 bien connue. L’affût comporte une base en composite, afin de gagner en poids (3 % quand même…), recouverte d’antidérapant. L’affût permet de collecter les douilles et maillons, afin d’éviter tout accident avec le rotor anticouple. FNH propose, de fait, des plaques pouvant s’appliquer à la plupart des hélicoptères en service dans les armées, l’armée de l’air planchant plutôt, pour ses Caracal, sur des M3M fixées sur les actuelles fenêtres de tir des MAG 58, à l’extérieur de la machine (comme sur les Black Hawk américains).
L’ALAT, elle, vise une intégration côté gauche (chef de mission) plutôt qu’à droite, côté pilote. Selon la DGA, l’intégration devrait être opérationnelle en 2017.
Le MCV du COS
Le module de chirurgie vitale (MCV) est né de la volonté du Service de santé des armées d’appuyer les commandos du COS partout où ils se déploient. L’ensemble compte une tonne de matériel (dont 35 kg pour l’incontournable groupe électrogène au gas-oil), soit environ 3 m3. Une fois le module prêt à l’emploi, c’est une salle d’opération stérile qui peut être dressée n’importe où. Le déploiement peut se faire par voie terrestre ou aérienne. Dans ce dernier cas, le MCV peut être aérolargué, y compris en mer, ou héliporté. Les caisses du MCV (une centaine de kilos chacune) sont à flottabilité positive et de couleur orange, ce qui facilite leur maintien, lors d’un tarpon. Le principe restant que cette salle d’opération n’a qu’une durée de vie limitée dans le temps : elle ne peut traiter simultanément qu’une urgence et un blessé moins grave.
La surface au sol est de 24 m2, et les parois verticales peuvent porter jusqu’à 400 kg de roll packs chargés de leurs équipements et médicaments.
Cinq MCV ont déjà été livrés au COS, dont un pré-déployé en zone Barkhane, à Ouagadougou. Une quinzaine de tentes ont été livrées, au total, par Securotec, avec des filets anti-chaleur et des sacs étanches flottants.
Une quinzaine de déploiements réels ont eu lieu sur le terrain, notamment au Sahel. Ce fut le cas, par exemple, à Tessalit, en février 2013 (traitement des Tchadiens), mais aussi le premier mois de l’existence de la base de Madama, avant l’arrivée de l’antenne chirurgicale avancée (dont le matériel nécessite pas moins de deux C-130). Le MCV montre ainsi sa dualité complète : il sert tous les militaires, conventionnels ou spéciaux. Tous ces déploiements ont été réalisés par les airs et par la terre, mais le MCV n’a encore jamais été aérolargué.
Le principe est celui du travail en dégradé. Le MCV ne comprend pas de matériel de stérilisation (au Mali, le plus proche est à Gao), la propreté de la salle d’opération doit suffire. « En traumatologie, il faut aller vite », résume un des médecins.
Les personnels qui arment le MCV sont en astreinte en France dans les hôpitaux d’instruction des armées (HIA), comme pour le C-135 Morphée. Ils sont ensuite projetés par Falcon pour la durée de leur mission, en moyenne trois semaines. Chaque équipe compte cinq personnes (hommes ou, plus rarement, femmes) : trois médecins (un réa, un chirurgien parties hautes, un chirurgien parties basses) et deux infirmiers (un de bloc, et un anesthésiste). Six équipes sont disponibles, soit un total de 30 personnels. La plupart des membres ont déjà servi en antenne chirurgicale. L’effectif est de 12 personnes, pour une durée de mission de trois mois en moyenne.
Les personnels sont choisis après une sélection, qui exige une bonne forme physique et, vu la nature des opérations du COS, une discrétion totale. Le brevet para n’est pas obligatoire ; les spécialistes peuvent être mis en place par un pilote de parachute biplace opérationnel (PBO), dans certains cas. La formation est réalisée en trois jours à La Valbonne.
La configuration a peu évolué, si ce n’est qu’elle bénéficie de scialytiques (lampes de plafond), plus petits et plus puissants. La tente ne dispose pas de sas, ce qui peut sembler étonnant pour une salle d’opération qui doit rester stérile – une notion assez abstraite, de fait. Le MCV ne dispose pas de système de climatisation (trop lourd, près de 300 kg), ni de chauffage, fournis en général par le soutien local – quand il y en a…
A noter que le fabricant de la tente, Securotec, a aussi livré des SAMU civils, à Montpellier, Vannes, Aix-en-Provence et Bayonne.
Les holsters de TRB Holsters
Ces holsters pour armes de poing garantis à vie sont fabriqués en France, à Chanteloup-les-Vignes, dans les Yvelines. A l’écoute de leur client, les artisans de TRB Holsters peuvent concevoir pour plus de 150 modèles d’armes de poing, avec ou sans garde, avec lampe (plus de 30 modèles différents). Les holsters de TRB sont conçus aussi bien pour le port discret que sur gilet tactique, ceinturon ou plaque de cuisse. La société a aussi développé des holsters pour chargeurs de fusil d’assaut/pistolet, couteau, et cartouches calibre 12.
Le Vector Gen II de Kriss
Distribuée par Sunrock en France, cette arme étrange tirant en 9 mm (et .45 ACP aux Etats-Unis) peut se retrouver rapidement dans les unités de sécurité intérieure (à qui Sunrock a bien vendu ces derniers mois toutes sortes de matériels) et des armées, grâce à sa compacité, sa précision de tir et à un très faible recul, lié à son architecture interne. L’arme mesure 42,5 cm de long pour une masse sans chargeur de 2,7 kg. Le chargeur est celui d’un Glock 17 à 17 ou 33 coups, en 9 mm (13 ou 25 en .45 ACP). Un rail Picatinny court sur toute la longueur supérieure du canon, tandis qu’un rail plus petit est disponible devant le logement du chargeur.
La version SDP est dépourvue de crosse télescopique, présente sur le SBR, portant la longueur de l’arme à 61 cm (compressée) ou 69,2 cm (détendue). La masse passe alors à 3,1 kg.
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Jean-Marc Tanguy
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