Le militant de Greenpeace qui s’est écrasé avec son ULM motorisé sur la tribune de l’Euro 2021 lors du match France-Allemagne le 15 juin a failli être « neutralisé » par les forces de police.

Cet activiste souhaitait profiter de ce match de football retransmis en direct par de nombreuses chaînes de télévision internationales pour attirer l’attention sur la protection de l’environnement. C’était en particulier un message adressé au constructeur automobile Volkswagen, un des sponsors de l’Euro 2021. Greenpeace avait tweeté peu avant l’action : « Notre demande : arrêtez de vendre des voitures diesel et essence mauvaises pour le climat ».

Cette revendication avant l’opération démontre qu’elle était totalement concertée par Greenpeace, qui, si la procédure légale est strictement suivie par la justice allemande, cette organisation devrait être poursuivie autant que son auteur.

Selon Greenpeace, il n’avait l’intention (traduire, il ne lui avait pas été demandé) que de « survoler » le stade mais des vents contraires l’ont propulsé à l’intérieur de l’enceinte.
Repéré par les forces de police qui protégeaient cette manifestation, il a été mis en joue par les tireurs d’élite postés sur les toits comme dans toute manifestation internationale de cette ampleur.

Pour rappel, le risque terroriste est toujours présent qu’il vienne des jihadistes ou de groupuscules d’extrême gauche comme d’extrême droite. Joachim Herrmann, le ministre de l’Intérieur de la région de Bavière dont Munich est la capitale a déclaré dans un communiqué transmis à l’AFP : « Si la police avait déterminé qu’il s’agissait d’un attentat terroriste, il [NdA : le pilote] l’aurait payé de sa vie ». Les policiers n’ont finalement renoncé à appuyer sur la détente qu’en apercevant le logo « Greenpeace » sur la voile de l’engin.
Un Français et un Ukrainien ont toutefois été blessés lors du passage de l’ULM devenu incontrôlable. Ils ont été évacués vers un hôpital dont, heureusement ils sont ressortis rapidement.

Selon Greenpeace, le pilote de l’engin, un homme de 38 ans résidant dans le Bade-Wurtemberg « aurait dû survoler le stade et laisser tomber un ballon en latex mais il a heurté un câble portant une caméra permettant des plans aériens». L’organisation écologique a même présenté ses excuses. Après avoir été interpellé par la police, le pilote a été remis en liberté le lendemain mais il reste poursuivi pour « blessures dangereuses […] intrusion […] menace du transport aérien » et d’autres « délits relevant de la législation aéronautique ».

Les organisations écologistes ont actuellement le vent en poupe dans l’opinion publique parce que leurs slogans sont populaires. D’ailleurs qui ne peut pas aimer la nature et vouloir préserver l’environnement ? Le problème réside sans doute dans le fait que les causes de la dégradation environnementale sont vraisemblablement mal définies plus basées sur du rêve à la « Walt Disney » que sur la réalité des choses. En conséquences, les solutions proposées sont parfois à la limite du grotesque. Mais le pire dans cette affaire, c’est que les politiques sont obligés de « jouer aux écologistes » pour réussir à se faire élire.

Enfin, les opérations entreprises par les associations de ce type sont souvent illégales et peuvent être confondues par les forces de l’ordre avec une action terroriste (ce que revendiquent d’ailleurs depuis longtemps certaines associations de défense des animaux anglo-saxonnes).

Les terroristes défendant d’autres causes peuvent très bien tirer des enseignements de cet incident comme d’autres qui ont eu lieu par exemple sur des centrales nucléaires. S’il suffit d’arborer un logo « écologique » pour empêcher les forces de l’ordre de réagir, le risque est grand que ce stratagème ne soit utilisé dans l’avenir par des activistes qui veulent vraiment utiliser la violence.

Il convient aussi de rappeler qu’en France, une personne qui force un barrage de police ou de gendarmerie est désormais susceptible d’être neutralisée par des tirs de défense. Il est difficile de savoir si un objet volant qui semble se précipiter sur une foule ou sur une structure sensible de type centrale nucléaire est uniquement une « manifestation de protestataires pacifiques » ou de terroristes déterminés. La décision d’ouverture du feu, elle, doit intervenir en quelques secondes quand la cible est identifiée.

Parfois, bien qu’en liaison directe avec les opérateurs, la haute hiérarchie n’a pas le temps d’être consultée en raison de l’imminence de la menace. L’initiative d’ouverture du feu peut donc se faire au plus bas échelon : celui du terrain.

Enfin, cet incident montre que les autorités allemandes ne sont pas bien informées sur les projets de Greenpeace ce qui tend à prouver qu’il y a une faille dans le renseignement. Il faut dire qu’avec son histoire passée, il serait très mal vu pour les autorités d’être prises la main dans le sac en train d’essayer d’espionner cette organisation avec des moyens humains ou techniques.

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Texte

Alain Rodier

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