Le tireur aurait ensuite pris la fuite à l’arrière d’une moto vers une zone boisée voisine ce qui implique au moins un complice.
Des officiers de la police scientifique ont ensuite relevé les empreintes digitales sur la Mercedes noire de la victime.
Portnov était député dans les années 2000 Portnov avait commencé sa carrière chez Ioulia Timochenko avant de passer chez Ianoukovitch suite à son élection à la présidence en 2010. Avocat réputé, il était un « cerveau » de l’entourage de Ianoukovitch, un allié du président russe Vladimir Poutine. Ianoukovitch s’est réfugié en Russie en 2014 après avoir réprimé les manifestations pro-UE en Ukraine.


Portnov a quitté l’Ukraine après la chute d’Ianoukovitch, vivant en Russie et en Autriche avant de rentrer dans son pays d’origine après l’élection de l’actuel président Volodymyr Zelensky. Il avait été empêché de devenir professeur d’université suite à un mouvement estudiantin qui lui reprochait son passé politique. Juste après l’invasion russe de 2022, il avait quitté discrètement l’Ukraine alors que cela était interdit à tout homme mobilisable (entre 18 et 60 ans.)
En décembre 2024, des médias et des organisations de la société civile ukrainiens avaient lancé une pétition exigeant des sanctions à son encontre, dénonçant une corruption persistante visant à contrôler le système judiciaire ukrainien et soulignant les inquiétudes quant à ses poursuites judiciaires et menaces contre les journalistes critiques. Le Cabinet des ministres ukrainien l’avait rejetée, invoquant des motifs insuffisants pour justifier ces mesures.
En décembre 2024, des médias et des organisations de la société civile du pays avaient lancé une pétition exigeant des sanctions à son encontre, dénonçant une corruption persistante visant à contrôler le système judiciaire ukrainien. La pétition a recueilli 25.000 signatures, mais le Cabinet des ministres ukrainien l’avait rejetée invoquant des motifs insuffisants pour justifier ces mesures.
Globalement, Kiev ne lui a jamais imposé de sanctions.
Par contre, les États-Unis l’ont fait en 2021 pour corruption présumée, l’accusant d’avoir usé de son influence au sein du système judiciaire et des forces de l’ordre pour acheter l’accès aux tribunaux ukrainiens et saper les efforts de réforme.
L’UE avait fait de même mais avait ensuite arrêté les sanctions à son égard.
Des précédents meurtriers
Un assassinat du même genre a eu lieu en 2018 à l’extérieur d’une école du British Council située à quelques kilomètres. La cible était alors un narcotrafiquant colombien ce qui peut semer des doutes. Assassinat politique ou de droit commun ? La presse espagnole semble privilégier cette deuxième option.
Mais dans le passé, l’Ukraine a revendiqué ou a été impliquée dans plusieurs assassinats en Russie et dans les régions d’Ukraine occupées par Moscou depuis le début de l’invasion de 2022, ciblant des responsables politiques ou militaires ou des partisans idéologiques de Moscou.
De plus, Portnov n’est pas le seul allié de l’ex-président Ianoukovitch à être éliminé après son éviction du pouvoir. En 2015, CNN avait rapporté deux assassinats dans la capitale ukrainienne : l’un d’un ancien député lié à Ianoukovitch, l’autre d’un journaliste ukrainien connu pour ses opinions pro-russes.
À l’époque, ces meurtres avaient relancé les spéculations sur un complot visant à tuer des proches de Ianoukovitch, après que trois anciens députés de son parti politique soient morts par suicide présumé…
L’Espagne a également connu récemment une vague d’attaques liées à la guerre en Ukraine et compte d’importantes populations d’expatriés (dont 300.000 Ukrainiens.)
En 2024, un pilote russe qui avait fait défection de manière spectaculaire en se rendant aux autorités ukrainiennes avec son hélicoptère, avait été assassiné à Alicante(1) dans le parking de sa résidence.
Pour le moment, il convient d’attendre les résultats des enquêtes lancées par les autorités espagnoles pour tirer de plus amples explications. Il est vrai qu’elles sont réputées pour ne résoudre que peu d’affaires criminelles…
Mais dans ce cas, si les services ukrainiens sont impliqués dans une opération homo dirigée contre un opposant relativement « modéré », il est possible d’en déduire que Kiev se sent aujourd’hui « acculé » et cherche par tous les moyens à peser sur l’avenir.
(1) Voir : « Défecteur russe assassiné en Espagne » du 20 février 2024.