Selon le Wall Sreet Journal (WSJ), le célèbre marchand d’armes russe Viktor Bout, surnommé le « marchand de mort », aurait fait son retour dans le business. Il chercherait à négocier des ventes d’armes légères aux activistes houthis du Yémen soutenus par Téhéran.
Bout, 57 ans, a été libéré des geôles américaines où il purgeait une peine de 25 ans d’emprisonnement (il avait été arrêté par la Drug Enforcement Administration – DEA – en Thaïlande en 2008)°lors d’un échange de prisonniers en décembre 2022 avec la star américaine du basket-ball Brittney Griner.
Tout au long de ses deux décennies de carrière criminelle, Bout est soupçonné avoir aidé à la fois les rebelles et les gouvernements légitimes dans toute une série de zones de conflits, notamment en Afghanistan, au Yémen et en République démocratique du Congo. Selon des ONG : « Bout fut l’homme qui fournissait toutes les armées du monde, à l’exception de l’armée du salut ».
Selon le WSJ qui cite un responsable de la sécurité européenne et d’autres personnes bien informées, Bout aurait rencontré en août deux émissaires houthis à Moscou pour négocier l’achat d’armes automatiques AK-74 pour une valeur de 10 millions de dollars.
On ne sait pas si les négociations se déroulaient à la demande du Kremlin mais ce qui est certain, c’est qu’elles n’ont pu avoir lieu sans l’assentiment des autorités russes. Depuis son arrivée en Russie après sa libération, il avait rejoint le groupe Wagner en tant que dirigeant administratif. Sa position actuelle exacte n’est pas connue.
L’origine des armes – essentiellement des fusils d’assaut AK-74 – n’est pas connue.
Les Houthis possèdent déjà des exemplaires de cette arme chambrée en 5,45×39 mm mais elle reste très minoritaire par rapport aux AK-47 et dérivés en 7,62×39 mm.
Les émissaires houthis auraient également discuté d’autres achats d’armes possibles, notamment des missiles antichars Kornet et des armes antiaériennes.
Les livraisons pourraient commencer dès octobre au port yéménite de Hodeidah sous couvert de fournitures de vivres de première nécessité.
Bien que les transferts d’armes potentiels, qui n’ont pas encore été effectués, ne soient pas suffisants pour menacer de manière significative les efforts américains visant à protéger le transport maritime mondial des attaques des rebelles yéménites, Washington s’oppose aussi à toute fourniture d’armes légères aux Houthis qu’il désigne comme « groupe terroriste ».
Les services de renseignements américains ont déclaré cet été que la Russie pourrait fournir aux Houthis des missiles antinavires perfectionnés en représailles au soutien de Washington à l’Ukraine, mais rien ne prouve que ces missiles aient été envoyés ou que Bout soit impliqué dans un tel accord. La guerre de la désinformation continue de faire rage.
Steve Zissou, un avocat qui a représenté Bout aux États-Unis, a déclaré : « Viktor Bout n’est plus dans le secteur des ‘transports’ depuis plus de 20 ans […] Mais si le gouvernement russe l’autorisait à faciliter le transfert d’armes à un des adversaires de l’Amérique, ce ne serait pas différent de l’envoi par le gouvernement américain d’armes à l’un des adversaires de la Russie comme il le fait en Ukraine ».
Publié le
Texte