Les ministres de la défense syrien, turc, iranien et russe accompagnés de leurs chefs des services de renseignement respectifs se sont rencontrés à Moscou le 25 avril.

Selon le ministère de la défense turc, ils ont discuté des mesures concrètes pouvant être prises dans le domaine du renforcement de la situation sécuritaire en Syrie et de la normalisation des relations entre la Turquie et la Syrie.

Il a aussi indiqué que : « Lutter contre toutes les formes d’organisations terroristes et de groupes extrémistes sur le territoire syrien, et intensifier les efforts pour renvoyer les réfugiés syriens sur leurs terres » ont été également parmi les questions abordées,

Les parties ont confirmé qu’elles respectaient l’intégrité territoriale de la Syrie.

« À la suite de la réunion, qui s’est tenue dans une atmosphère constructive, l’importance de la poursuite des réunions dans le format à quatre a été soulignée afin d’assurer et de maintenir la stabilité en Syrie et dans la région dans son ensemble ».

En décembre 2022, les ministres de la défense turc, russe et syrien s’étaient déjà rencontrés à Moscou dans le cadre du processus de normalisation entre Ankara et Damas. Ils avaient aussi échangé sur efforts à mener pour lutter contre le terrorisme en Syrie.

Les trois parties avaient convenu de poursuivre les réunions tripartites pour assurer la stabilité en Syrie et dans l’ensemble de la région.

L’Iran avait alors demandé de rejoindre ce mécanisme.

Les 3 et 4 avril 2023, des consultations quadripartites avaient aussi eu lieu à Moscou au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères de Syrie, de Turquie, d’Iran et de Russie.

Enfin, le ministre des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu a déclaré le 10 avril qu’une rencontre des ministres des Affaires étrangères des quatre pays devait intervenir courant mai.

Cela dit, l’élection présidentielle et les élections législatives turques doivent se tenir le 14 mai afin d’élire le président de la République pour un mandat de cinq ans. Le président sortant Recep Tayyip Erdoğan est candidat à sa réélection. L’opposition relativement morcelée  est parvenue à se réunir derrière la candidature de Kemal Kılıçdaroğlu(1).

La seule chose qui semble capable de le faire perdre, c’est sa santé. En effet, malade, il a dû interrompre sa campagne électorale le 26 avril pour au moins trois jours. Surtout, il ne devrait pas se rendre à l’inauguration de la première centrale nucléaire turque (construite en coopération avec la Russie) à Akkuyu le 27 avril.

Enfin, ce rapprochement de la Turquie – membre de l’OTAN –  avec trois pays dont les régimes sont honnis en Occident(2) – irrite profondément Washington.

1 : Il est le président du Parti républicain du peuple (CHP). C’est un parti de type républicain, social-démocrate et laïc. Il a été fondé en 1923 par Mustafa Kemal Atatürk. Il est membre de l’Internationale socialiste et membre associé du Parti socialiste européen.

2 : Mais les relations diplomatiques – certes dégradées – existent sauf avec la Syrie.

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Texte

Alain Rodier

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