Selon un expert militaire russe, le système de guidage inertiel d’origine des drones iraniens Shahed-136 employés en Ukraine aurait été remplacé par le système de navigation par satellite.
Le système GLONASS est le pendant russe de l’US Global Positioning System (GPS), employé pour des usages civils et militaires. Cette modification a considérablement augmenté la portée et la précision des Shahed-136 même si ce système ne permet pas un guidage en temps réel.
Cela serait du au fait que ce drone n’est pas équipé d’une caméra vidéo ou d’autres senseurs. Agissant de manière autonome, il ne peut donc cibler des objectifs fixes. En plus, cet aménagement a obligé à réduire de poids de la charge militaire diminuant d’autant sa puissance vulnérante. Le moteur est un MD550 thermique chinois copie du Limbach L550E inspiré de celui de la Coccinelle Volkswagen venu pour 17,7 dollars sur le net… Il a une autonomie de 2.000 kilomètres mais vole à faible vitesse et à faible altitude ce qui en fait une cible pour les armes d’infanterie. Ils peuvent être mis en œuvre depuis des camions équipés de racks de 5 drones.
Il est devenu courant pour des armements d’utiliser des systèmes GPS, GALILEO et BeiDou (Chine). L’avantage pour les Russes d’utiliser le système GLONASS (en mode crypté) et de pouvoir l’utiliser en Ukraine tout en menant une guerre électronique contre le système GPS employé par les forces armées ukrainiennes. Ils ne brouillent pas leurs propres armes…
Sur le plan politique, Moscou ne reconnait pas acheter des drones à l’Iran et Téhéran fait de même(1). La nuance est peut être dans ces termes : le Shahed-136 (pour le moment on ne sait pas où mais une usine de montage de drones Ababil-2 est opérationnelle au Tadjikistan depuis cet été) devient une « armes russe » appelée « Geran-2 » et n’est plus une « arme iranienne »…
DERNIÈRE MINUTE :
Selon les services de renseignement britanniques, la Russie produirait actuellement 500 drones de ce type/mois Mais ce chiffre pourrait passer à 100/jour en 2023.
Selon Kiev, 85% des drones tirés par les Russes auraient été abattus par la défense anti-aérienne. Ce chiffre, vraisemblablement exagéré d’autant que ces armes sont destinées à s’écraser) montre toutefois qu’elles sont employées en nombre et parfois en essaim pour saturer les défenses adverses. Un fait étrange est que l’aviation russe est présente en nombre sur les aérodromes autour de l’Ukraine et ne bouge pas. Quelques stratèges en déduisent qu’elle attend qu’un maximum de munitions anti-aériennes aient été utilisées pour intervenir en masse à son tour. D’où l’urgence à renforcer le potentiel anti-aérien ukrainien.
Selon un rapport de la CIA publié en juillet, Téhéran fournirait à la Russie des drones Shahed-129/-131/-136 et des Mohajer-6, ces derniers étant réutilisables.
1. Voir : « Des drones iraniens pour la Russie ? » du 12 juillet 2022.
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