Actuellement, la guerre en Ukraine s’apparente à la Première Guerre mondiale, sur le front ouest. Et la position de l’Ukraine est identique à celle de la France à la fin de l’année 1914 au moment où les armées du Kaiser ont envahi la partie nord-est de la France.

Il n’est alors pas question pour Paris de négocier le moindre accord de paix, mais pour le gouvernement français, comment faire pour repousser l’armée allemande, sachant que, comme l’armée ukrainienne à présent, son armée n’a pas la capacité de lancer des offensives majeures ?

Seule solution pour la France de cette époque, et pour l’Ukraine aujourd’hui : tenir le plus longtemps possible et changer à terme les modèles tactiques avec des troupes mieux entraînées et des armements de qualité et en quantité supérieure. Mais cela prend du temps, d’autant que les Russes pèsent de tout leur poids en blindés/artillerie (surtout) et en aviation pour avancer. Lors du premier conflit mondial, il a fallu attendre quatre ans pour que les Alliés puissent enfin rompre le front ouest et, enfin, gagner la guerre…

Cette guerre de haute intensité du XXIe siècle ressemble plus à celle de 1914-1918 qu’aux grands combats blindés-mécanisés des guerres israélo-arabes de 1967 et de 1973 ou qu’aux guerres du Golfe de 1991 et de 2003. Actuellement, les opérations sont très lentes ; ainsi, il a fallu 57 jours de combats pour que les Russes puissent s’emparer de la ville Roubijné (plus de 50 000 habitants), dans l’oblast de Louhansk.

On assiste, sauf effondrement de l’un des deux belligérants, à une fixation du front avec des grignotages minimes. Et donc à une guerre de positions, sur un front continu de quelque 900 km de Kharkiv à Kherzon, qui se mène à coups d’artillerie. Car il ne faut pas oublier que les deux tiers des pertes ukrainiennes sont dus à l’artillerie russe et aux combats d’infanterie. De ce conflit, les armées occidentales peuvent d’ores et déjà tirer de nombreuses leçons : les assauts urbains sont toujours plus d’actualité, la logistique est très importante, voire primordiale, la pensée tactique avec des matériels conçus dans les années 70-80 doit être totalement revue. Mais ne pas tirer de conclusion trop hâtive, par exemple sur la mort des chars en Ukraine…

Bonne lecture
Eric Micheletti

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