Alors que de nombreux pays se posent des questions sur la fiabilité de l’OTAN en général et des Américains suite à la débâcle connue en Afghanistan, Washington a déployé le 23 août trois bombardiers furtifs Northrop B-2 Spirit pour mener des exercices.

Les appareils de la 509è escadrille de bombardement sont partis de la base militaire de Whiteman dans le Missouri le 23 août pour rejoindre l’aéroport international de Keflavik en Islande. Leur rayon d’action de 6.000 miles (10.000 kilomètres) sans ravitaillement leur permet de rallier de nombreux points de la planète.

De là, ils devraient effectuer de nombreuses missions d’entraînement au dessus de l’Europe et de l’Afrique. Ce type de manoeuvres qui a lieu régulièrement depuis 2018 permet aux équipages de se familiariser avec ces zones géographiques et de parfaitement s’intégrer aux dispositifs de l’OTAN et des partenaires régionaux. Il sont aussi destinés à améliorer la préparation d’une réponse possible à toute crise ou défit potentiel qui se dévoilerait sur zone.

Le général Jeffrey L. Harrigian, le commandant de l’US Air Force en Europe et en Afrique basé à Ramstein (Allemagne) a déclaré : « mener des exercices de bombardement réguliers en coopération avec nos alliés et partenaires est la meilleure réponse à l’environnement actuel de sécurité globale complexe […] des coopérations étroites sont essentielles à notre capacité à dissuader, défendre et vaincre ».

La République Islande ne possède pas d’armée en dehors d’une unique compagnie d’infanterie et d’une cinquantaine de marins arment trois gardes-côtes. Autant dire qu’elle est totalement dépendante pour sa sécurité de l’OTAN en général et des Américains en particulier. Elle compte aussi sur la Norvège et le Danemark qui se relaient pour assurer sa couverture aérienne.

Bien que ce déploiement fût prévu de longue date, il permet tout de même à Washington de faire un geste politique en direction de ses alliés de l’OTAN de manière à tenter – autant que faire se peut – de regagner leur confiance mise à mal par le lâchage brutal et unilatéral de l’Afghanistan.

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Alain Rodier

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