Une cérémonie a eu lieu de 8 mai pour la mise en service opérationnelle du sous marin d’attaque à propulsion nucléaire (SNA) de classe Yasen-M 885-M, le K-561 Kazan, à Severodvinsk dans la région d'Arkhangelsk. Sa construction avait débuté en 2009.

C’est avec un retard de quatre ans que ce submersible a été livré à la Marine russe le 7 mai. La cérémonie de levée des couleurs s’est tenue en présence de l’amiral Nikolai Evmenov, le commandant en chef de la Marine russe.

C’est le deuxième d’une série qui diffère du prototype « Severodvinsk K-560 » (Projet 885) par une électronique embarquée dernier cri et un nouveau système de refroidissement du réacteur nucléaire. Avec ses 130 mètres de long, il est aussi douze mètres plus court que son prédécesseur et n’embarque plus que 64 marins contre les 90 du Severodvinsk.

Les sous-marins de cette classe de 13.800 tonnes peuvent être armés des missiles mer-mer Kalibr 3M54K, Oniks P-800 Bolid (qui sont aptes également à être utilisés en mer-sol) et vraisemblablement du missile supersonique Zirkon. Ils embarquent également des torpilles (dix tubes de 533 mm) et des missiles anti-aériens plus classiques. Le Kazan peut plonger jusqu’à une profondeur de 600 mètres (chiffre officiel vraisemblablement exagéré mais déjà les 450 mètres annoncés par ailleurs sont impressionnants).
Le Kazan devrait rejoindre la flotte du Nord à Zapadnaya Litsa, la base de sous-marins russe la plus proche de la Norvège (45 kilomètres). Le « Severodvinsk » y est déjà stationné en permanence.

En dehors du K-560 considéré comme le prototype, le programme prévoit huit exemplaires, les autres bateaux en construction sur le chantier naval de Sevmash comprenant le « Novosibirsk » (qui devrait être livré à la fin 2021), l’« Arkhangelsk », le « Kasnoyarsk », le « Perm », l’« Ulyanovsk », le « Voronezh » et le « Vladivostok ». Quatre devraient être affectés à la flotte du Nord et quatre à celle du Pacifique.

Bien que les chiffres restent volontairement flous, les forces de l’OTAN comptabilisent formellement dans la Marine russe : 12 sous marins nucléaires lance engins – SNLE – (contre 14 pour l’US Navy), 22 sous marins nucléaire d’attaque – SNA – (contre 54 pour l’US Navy) et 22 submersibles à propulsion diesel-électrique (aucun pour l’US Navy). Il faut cependant noter que l’espace maritime habituellement fréquenté par la Marine russe est moins étendu que celui de l’US Navy.

PS : l’auteur présente ses excuses pour son article du 15 juin 2020, « La modernisation de la flotte sous-marine russe se poursuit » où il écrit que cinq exemplaires de navire de classe Yasen-M seraient en service. Il avait heureusement employé le conditionnel.

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Alain Rodier

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