Alex Martinez alias « El Alexis » , un des responsables du groupe criminel « La Union Tepito » (le nom d’un quartier de la capitale mexicaine particulièrement criminogène), le gang le plus actif dans la ville de Mexico a été assassiné à la mi-mars dans la localité de Paseo del Valle, une banlieue de la ville de Zapopan dans la province de Jalisco. Le sicario chargé de le tuer s’était déguisé en livreur.
Il s’est approché en mobylette de la BMW de Martinez et a fait feu à dix reprises à bout portant blessant aussi sévèrement le garde du corps de ce dernier surnommé « El Chelito ». Dans son gang, El Alexis avait en charge le racket, la contrefaçon de cartes bancaires et la protection des finances (en gros, l’escorte des gros transports de fonds). Il était aussi suspecté de l’assassinat de sa petite amie, Karina Morales.
Il vivait de manière extravagante possédant un appartement luxueux à San Jeronimo dans la banlieue de Mexico. Il voyageait souvent en Espagne, en France, en Italie, en Russie, au Japon et en Chine. Il faut dire que l’activité la plus lucrative du gang est la commercialisation à Mexico de contrefaçons chinoises.
Il avait déjà fait l’objet de deux tentatives d’assassinat, la première en juin 2018 dont il s’était sorti miraculeusement. La seconde avait eu lieu en mars 2019 au cours de laquelle, lui et son père avaient été blessés.
L’enquête ne permet pas pour l’instant de désigner avec certitude le commanditaire de ce meurtre très bien préparé d’un point de vue professionnel. Toutefois, le gang « La Union Tepito » est une émanation des Zetas. Il est en guerre constante avec le cartel Jalisco Nouvelle Génération (CJNG) qui est aujourd’hui le leader du crime organisé au Mexique. A Mexico, ce dernier a fondé un contre-gang surnommé le « Anti-Union Tepito ».
À peu près au même moment, c’est Noelia Gonzalez Rodriguez, la directrice du pénitencier pour femmes de Ciudad Juarez (État de Chihuahua) depuis huit ans qui a été criblée de balles..
Cette femme de 42 ans mère de trois enfants rejoignait son véhicule dans le quartier de Villas de Salvárcar pour partir au travail quand au moins deux sicarios se sont positionnés derrière elle et ont tiré une quinzaine de coups de feu avant de s’enfuir à bord de deux voitures différentes. Elle est décédée lors de son transfert à l’hôpital.
Depuis le début de l’année, 34 femmes ont été tuées à Ciudad Juarez. Dans son cas, il semble que s’est sa position professionnelle qui a fait d’elle une cible des sicarios, mais, comme d’habitude, le meurtre n’est pas signé. Deux gangs sont particulièrement présents dans les environs de son domicile : Los Mexicles qui dépendent depuis 2019 du cartel de la Linea et celui de la Gente Nueva qui appartient à celui de Sinaloa.
Le Mexique est un des pays les plus criminogène de la planète avec entre 25.000 et 30.000 personnes assassinées chaque année. La majorité de ces meurtres est ciblée (souvent des guerres entre cartels) et commise par des professionnels (les sicarios) formatés depuis leur plus jeune âge à être dépourvus de tout sens moral. Pour eux, il est aussi naturel de tuer que de manger. Les autorités ont essayé toutes les solutions mais sont restées impuissantes car ce pays est un narco-État où il est beaucoup plus valorisant de faire carrière dans le crime que dans la société légale. Cette dernière est d’ailleurs complètement pénétrée par les cartels qui n’offrent pas beaucoup d’opportunités : collaborer ou mourir.
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