Comme nous l’annoncions dans le précédent éditorial de février, le nouveau président américain Joe Biden se trouve face à un obstacle de taille : l’Iran et son programme nucléaire.

C’est d’ailleurs le premier dossier que doit traiter sa nouvelle administration sur le plan international. Début février, le nouveau secrétaire d’État américain Antony Blinken se déclarait prêt à revenir dans l’accord, à condition que Téhéran respecte ses engagements. Les Iraniens faisaient monter la pression, appelant à une levée des sanctions imposées à l’Iran, et cela, sans conditions. Dans le même temps et à marche forcée, l’Iran poursuit son programme nucléaire, en violation de ses engagements de l’accord de Vienne, notamment en matière de stocks d’uranium faiblement enrichi 1 et d’eau lourde, de taux d’enrichissement autorisé, de recherche et développement, et d’installation de centrifugeuses.

De plus, l’Iran se montre très peu coopératif avec l’AIEA en ce qui concerne la vérification de ses obligations nucléaires. Sans oublier que Téhéran poursuit également le développement de ses programmes balistiques et spatial, en conduisant de nombreux tirs opérationnels et essais visant à améliorer la portée, la précision et la pénétration de ses vecteurs. Cela, en violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies. Toutefois, la situation géopolitique au Moyen-Orient a changé : Israël a signé des accords avec Bahreïn et les Émirats arabes unis, mais aussi avec l’Arabie Saoudite, le grand adversaire de l’Iran.

Tel-Aviv se sentirait ainsi moins isolé dans le cas où l’aviation israélienne lancerait une attaque massive contre les installations nucléaires. D’ailleurs, le CEMA de Tsahal, le général Aviv Kochavi, aurait présenté cette option militaire devant le gouvernement israélien.

Pour Washington, ne rien faire serait encourager les Iraniens à poursuivre la fabrication d’une bombe. Revenir dans les accords actuels sans rien exiger serait, pour Joe Biden, un calcul de dupe. Seule solution : que le président des États-Unis négocie un nouvel accord plus solide. Mais que peut-il faire réellement face à ce chantage nucléaire ? Quelle est sa marge de manoeuvre par rapport au Congrès, mais aussi par rapport à Israël et à l’Arabie Saoudite ?

Bonne lecture.
Eric Micheletti

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