La publication du rapport de l’Agence suédoise de recherche sur la défense (FOI) fait actuellement des vagues dans les pays nordiques et leurs voisins. En effet, ce rapport fait état des préparations des forces armées russes en vue d’une guerre à grande échelle.
Selon ce document, les exercices militaires russes ont pris de plus en plus d’ampleur depuis les dix dernières années. « Durant des années, la Russie s’est concentrée sur la gestion de conflits de basse intensité et de taille réduite (1). Or, maintenant, elle est capable de mener une guerre à grande échelle », peut-on lire dans ce rapport.
Détail qui a son importance, ce document n’est pas issu d’un institut indépendant, mais bien du ministère de la Défense suédoise qui a commandé à l’agence gouvernementale FOI ce rapport intitulé « Entraînement à la guerre – Exercices militaires de niveau stratégique russes 2009-2017 ».
L’armée russe mène annuellement des exercices stratégiques sur le territoire national. Mais au fil des années, assure ce rapport, les théâtres d’opérations s’étendent et impliquent de plus en plus les autorités civiles pour aider les forces armées.
Le ministère russe de la Défense a annoncé en 2017 qu’environ 10 000 soldats russes avaient participé à un exercice stratégique dans l’ouest de la Russie. En 2018, ils étaient 300 000 lors de l’exercice Vostok.
« Mais ce ne sont pas les chiffres eux-mêmes qui sont intéressants, explique Johan Norberg, directeur adjoint du FOI, ce qui est important, c’est ce qu’ils font. Et même si le matériel est globalement vieux (il date de la période soviétique), les personnels s’entraînent mieux et ces exercices renforcent leurs capacités. C’est-à-dire que le nombre d’unités capables de mener à bien une véritable guerre de haute intensité augmente. » D’autant plus que plusieurs unités spéciales et spécialisées ont combattu en Syrie et que leur expérience sert pour les autres forces.
Et le rapport suédois, quelque peu alarmiste, de conclure : « La Russie se prépare à être en mesure de mener une guerre régionale longue, par exemple contre la Chine, l’Ukraine ou un pays membre de l’OTAN. »
Bonne lecture.
Eric Micheletti
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