En Suède, la police dispose d’une unité antiterroriste spécialisée dans les missions à risque, la Nationella Insatsstyrkan, et de groupes d’intervention régionaux, les Piketen, équivalents de nos GIPN.

Le 7 avril 2017, en début d’après-midi, dans le centre-ville de Stockholm, Rakhmat Akilov, ressortissant ouzbek débouté de sa demande d’asile en Suède et ayant prêté allégeance à l’Etat islamique, vole un camion de livraison et s’engage à pleine vitesse dans une rue piétonne de la capitale, où il percute plusieurs personnes. Le bilan est lourd : cinq tués et une quinzaine de blessés (dont certains sont gravement atteints). A l’issue de sa tuerie, le terroriste réussit à prendre la fuite. Il sera arrêté un peu plus tard dans l’après-midi, grâce à l’intervention des unités antiterroristes dépêchées sur place. 

Unité nationale antiterroriste

Créée en 1991, la Nationella Insatsstyrkan (NI) est la principale unité antiterroriste de Suède. Depuis 2015 et la réorganisation de la police, elle est placée sous l’autorité directe du Premier ministre, et sous le commandement opérationnel du Département des opérations nationales de la police. A l’instar des membres du GIGN français ou du GSG9 allemand, les hommes de la NI sont formés pour intervenir lors des situations de crise : attaque terroriste, enlèvements, prises d’otages, arrestations de criminels dangereux, ainsi que toute situation dangereuse que les autres forces de police ne peuvent traiter. Ils sont également chargés de la protection de VIP en visite dans le pays.

Pour remplir au mieux leurs missions, les opérateurs de la NI suivent un entraînement intensif, y compris dans le domaine maritime. Ainsi, ils s’exercent régulièrement à prendre d’assaut des ferries des différentes compagnies croisant dans les eaux suédoises. 

La NI est basée à Stockholm, mais son champ d’action s’étend à toutes les villes et régions de Suède. Des opérateurs de la NI peuvent aussi se voir confier des missions à l’étranger, comme au Liban, où ils ont été déployés comme conseillers, et au Kosovo, sous mandat EULEX. 

Lors de ses interventions, la Nationella insatsstyrkan (NI) est soutenue par les équipes SWAT locales. Si la situation exige davantage de renfort, les unités Piketen peuvent être également sollicitées pour appuyer les opérateurs de la NI, comme ce fut le cas le 7 avril 2017 à Stockholm.

En région

 

Les Förstärkt Regionale Insatsstyrka, appelées aussi Piketen, sont les unités d’intervention régionales de la police suédoise, équivalant à nos GIPN. Mises sur pied en 1979, les Piketen doivent leur création à un braquage qui a mal tourné : l’attaque par un évadé de prison, en 1973, de la Kreditbanken, dans le quartier de Norrmalmstorg de Stockholm, suivie d’une prise d’otages – à l’origine du fameux syndrome de Stockholm.

Aujourd’hui, les 200 opérateurs que compte l’unité sont répartis dans les trois grandes villes du pays : Stockholm, Göteborg et Malmö. Ils ont pour mission la gestion de tout événement dangereux non couvert par les unités de police non spécialisées : prise d’otage, forcené retranché, soutien tactique lors de transport de fonds importants, protection des VIP, etc. Ils peuvent aussi être déployés à l’étranger, en assistance, en cas de prise d’otages de ressortissants suédois, par exemple. 

En formation continue sur toutes les situations à venir, les opérateurs s’entraînent dans différents domaines : en milieu urbain, maritime, montagne ou NRBC (nucléaire, radiologique, biologique et chimique). 

Bien qu’elles soient casernées dans les grandes villes, les unités ont une compétence nationale, et peuvent être engagées en soutien de la NI sur des opérations majeures.

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