Haytham Ali Tabatabai, un important chef militaire du Hezbollah libanais a été neutralisé lors d’une frappe aérienne israélienne sur un immeuble résidentiel à Beyrouth. En effet, l’État hébreu continue à pourchasser ses adversaires à l’étranger(1) de manière à ce qu’ils ne parviennent pas à se réorganiser après les différentes victoires obtenues depuis 2023(2).

L’agence de presse officielle libanaise NNA a rapporté que deux missiles ont été tirés sur un immeuble d’habitation de la rue al-Arid à Haret Hreik, et que des dégâts importants ont été infligés à des voitures et aux bâtiments environnants.
Cette frappe a aussi tué au moins quatre autres personnes le 23 novembre dans le bastion du Hezbollah dans le quartier de Dahiyeh au sud de Beyrouth. Le ministère libanais de la Santé publique a indiqué que l’attaque israélienne avait également fait 28 blessés.

Le Hezbollah a communiqué que « le grand commandant » Tabatabai avait été tué lors d’une « attaque israélienne perfide contre la zone de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth sans préciser exactement sa position au sein du groupe terroriste.

Il serait le plus haut gradé du Hezbollah tué par Israël depuis le début du cessez-le-feu de novembre 2024 destiné à mettre fin à plus d’un an d’affrontements entre les deux camps.
Les médias israéliens ont rapporté qu’il s’agissait de la troisième tentative de l’armée pour le neutraliser depuis le début du conflit en 2024.

Il n’était pas membre fondateur du Hezbollah, mais appartenait à sa « deuxième génération », ayant combattu en Syrie et au Yémen. Il avait rejoint le Hezbollah dans les années 1980 et occupé plusieurs postes importants, notamment au sein de la Force Radwan, une unité d’élite. Israël a éliminé la plupart des membres de la Force Radwan l’année dernière avant son offensive terrestre menée sur le Liban. Selon Tsahal, Tabatabai dirigeait alors la division des opérations du Hezbollah et gravi des échelons hiérarchiques à mesure que d’autres hauts commandants étaient éliminés. Une fois le cessez-le-feu entré en vigueur, Tabatabai avait été nommé chef d’état-major et « œuvré activement à rétablir la capacité opérationnelle du Hezbollah en vue d’une éventuelle guerre contre Israël.

Le vice-président du Conseil politique du Hezbollah, Mahmoud Qmati, a déclaré que l’action israélienne avait franchi une « ligne rouge » et que la direction du groupe examinait la possibilité d’une riposte: « l’attaque menée aujourd’hui dans la banlieue sud ouvre la voie à une escalade des attaques dans tout le Liban. »
Tabatabai est né en 1968 à Beyrouth d’une mère libanaise et d’un père iranien. Il a grandi dans le sud du Liban et a rejoint le Hezbollah dès l’âge de 12 ans.
La journaliste d’al-Jazeera Zeina Khodr a indiqué depuis Beyrouth, a indiqué que l’inquiétude grandissait au Liban, en raison de l’augmentation des frappes israéliennes, « qui agit en toute impunité. »
Pour elle: « le Hezbollah se trouve dans une situation délicate […] Il a perdu sa capacité de dissuasion et, sans riposte, il risque de provoquer de nouvelles attaques israéliennes. Mais s’il riposte, il pourrait déclencher un bombardement israélien d’envergure qui nuirait à sa base de soutien. »
En effet, la question qui se pose maintenant est celle de la réaction du Hezbollah.

Le président libanais Joseph Aoun a « réitéré son appel à la communauté internationale pour qu’elle assume ses responsabilités et intervienne fermement et sérieusement afin de mettre fin aux attaques contre le Liban et son peuple. »
Après une intense campagne d’opérations contre des responsables du Hezbollah, Israël est parvenu à assassiner en 2024 Hassan Nasrallah, son chef historique lors d’une frappe aérienne intense sur son bunker dans le sud de Beyrouth.
La frappe du 23 novembre est intervenue quelques jours seulement avant la visite prévue du pape Léon XIV dans le pays, dans un contexte d’intensification des opérations militaires israéliennes ces dernières semaines.
Le député du Hezbollah, Ali Ammar, a déclaré qu’Israël bombardait tout le Liban depuis l’accord de cessez-le-feu négocié par les États-Unis il y a environ un an et que: « chaque attaque contre le Liban constitue un franchissement d’une ligne rouge, et cette agression est inhérente à l’entité qui cible la dignité, la souveraineté et la sécurité des citoyens du Liban. »
En effet, Israël mène des frappes quasi quotidiennes sur le sud du Liban et a également attaqué Beyrouth à plusieurs reprises, mais la capitale n’avait pas été touchée ces derniers mois.
Ainsi, selon le ministère libanais de la Santé publique, au moins treize personnes ont été tuées cette semaine lors d’une frappe dirigée contre un camp de réfugiés palestiniens dans le sud du Liban, selon le ministère libanais de la Santé publique.
L’agence de presse officielle NNA a aussi rapporté qu’un drone avait explosé une voiture le 18 novembre sur le parking d’une mosquée du camp de réfugiés d’Ein el-Hilweh, en périphérie de la ville côtière de Saïda.
L’armée libanaise a publié un plan, approuvé par le gouvernement en septembre, prévoyant le désarmement du Hezbollah sur l’ensemble du territoire d’ici la fin de l’année. Le Hezbollah refuse de s’y conformer, tandis qu’Israël poursuit ses bombardements et occupe des régions du sud du pays.
Israël affirme que le Hezbollah tente de reconstituer ses capacités militaires dans le sud du Liban, ce que le gouvernement libanais dément.

(1) Voir: «Israël frappe de nouveau ses ennemis mortels» du 1er septembre 2025.

(2) Voir: «Proche Orient : les affrontements ont repris» du 20 mars 2025.