Le Brigadier général Ali Shadmani, le coordinateur adjoint de la société d’ingénierie du Corps des Gardiens de la Révolution Islamique (CGRI), Khatam-al Anbiya, a déclaré : « la production d’équipements militaires s’est accélérée et les systèmes obsolètes sont retirés et remplacés par des systèmes modernes et mis à jour […] le cas échéant, nous faisons des achats militaires pour renforcer nos forces aériennes, terrestres et navales ».
Selon l’agence de presse officielle russe Tass, le Sukhoi-35 est un chasseur multirôle monoplace dont la dernière version peut évoluer jusqu’à une altitude maximale de 19.000 mètres et pouvant atteindre une vitesse maximale de 2.500 kilomètres/heure.
Selon l’Institut international d’études stratégiques basé à Londres, la flotte actuelle d’avions de chasse de l’Iran se compose principalement d’avions américains acquis avant la révolution iranienne de 1979 ainsi que d’appareils soviétiques datant des années 1970 et 1980. L’Armée de l’air iranienne compterait environ 30.000 personnels.
L’agence de presse Tasnim affiliée au CGRI avait rapporté en novembre 2023 que les négociations prévoyant la livraison d’avions Sukhoi-35 ainsi que des hélicoptères d’attaque russes Mil Mi-28 et des avions d’entraînement Yak-130 avaient été finalisés.
Seuls des Yak-130 ont été vus pour l’instant en Iran.
L’Iran et la Russie sont depuis longtemps alignés politiquement et économiquement et leur coopération s’est renforcée ces dernières années à mesure que les deux pays ont été placés sous le coup de sanctions occidentales. L’invasion russe de l’Ukraine en février 2022 a marqué un tournant dans les relations militaires les deux pays, la République islamique ayant été largement accusée d’avoir fourni des drones et des missiles balistiques à la Russie pour appuyer son effort de guerre.
L’Iran a rejoint la Russie au sein des BRICS au début de 2024, ce groupe (dont les membres fondateurs sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine) vise à servir de contrepoids géopolitique au bloc occidental.
Au début janvier, Téhéran et Moscou ont signé un accord de partenariat stratégique de vingt ans, leur premier accord de ce type depuis 2001. Cet accord porte sur la sécurité, les liens économiques et culturels et stipule que les deux pays « renforceraient la coopération dans le domaine de la sécurité et de la défense » (source, Agence Tass). Il n’inclue toutefois aucune obligation pour l’un ou l’autre de fournir un appui militaire en cas d’attaque étrangère.
Les États-Unis se sont retirés de l’accord nucléaire iranien en 2018 et ont réimposé des sanctions contre la République islamique. L’administration Trump est donc réputée pour être très défavorable au « pouvoir des mollahs ».
Depuis lors, Washington et l’Europe ont imposé de nouvelles sanctions à Téhéran en réponse à la répression violente du gouvernement iranien contre les manifestants en 2022 et pour le soutien apporté à l’invasion russe de l’Ukraine.
De son côté, la Russie a été sanctionnée par les États-Unis et ses alliés pour cette invasion.
En novembre de l’année dernière, l’Iran et la Russie ont intégré leurs systèmes de paiement nationaux dans le but de contourner toutes ces sanctions.
La livraison des chasseurs pourrait renforcer les capacités aériennes de l’Iran qui n’avait historiquement pas une force aérienne puissante. Un rapport du Conseil de l’Atlantique d’avril 2024 a décrit l’aviation iranienne comme étant son « talon d’Achille ». Les sanctions américaines qui interdisent la vente d’équipements militaires à Téhéran contribuent largement à l’absence de mise à niveau et de modernisation.
Avec la Russie, l’Iran renforce ses capacités aériennes dans le contexte de l’escalade de son conflit larvé avec l’État hébreu. En avril 2024, l’Iran a bombardé directement Israël pour la première fois de son histoire après qu’une frappe israélienne ait touché le consulat iranien à Damas et tué plusieurs membres de haut rang du CGRIde haut rang du CGRI.
L’État hébreu a riposté par une frappe limitée contre le territoire iranien.
Téhéran a de nouveau attaqué l’État hébreu en octobre 2024 après qu’Israël avait tué le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lors d’une frappe ayant eu lieu en septembre à Beyrouth. Israël a répliqué en octobreIsraël a répliqué en octobre dégradant considérablement les systèmes de défense aérienne de Téhéran.
L’arrivée de ces avions russes ne va pas vraiment changer la donne, l’Armée de l’air iranienne restant toujours très faible face à ses adversaires potentiels (israéliens et américains).
Les seules forces crédibles iraniennes restent ses missiles sol-sol (et sol-mer) et ses capacités dans une guerre asymétrique.
Mais le régime est en grande difficulté intérieure et extérieure – dans ce dernier domaine, l’« arc chiite » qui reliait l’Iran au Liban via l’Irak et la Syrie ayant été coupé par la chute du régime de Bachar el-Assaddu régime de Bachar el-Assad °- . Seuls les rebelles houthis du Yémen soutenus par Téhéran, ont encore aujourd’hui un pouvoir de nuisance conséquent.