Des manœuvres de la Flotte du Nord Russe ont débuté le 12 septembre dans les eaux des mers de Barents, de Kara, de l'archipel de la Terre François-Joseph mais aussi beaucoup plus à l’Est en Sibérie Orientale et en mer de Lapvev.

Ces exercices qui reviennent régulièrement démontrent une fois de plus l’intérêt que Moscou porte à l’Arctique considéré comme son « pré carré ». À savoir que le réchauffement climatique entraine la fonte des glace ouvre d’immenses perspectives économiques dans les domaines du transport maritime et de l’exploration des fond marins.

Pour de nombreux observateurs, l’avenir et la prospérité de la Russie se jouera dans cette zone.

Officiellement, les forces de la Flotte effectuent ces exercices pour protéger les communications de la route maritime du Nord, pour assurer la défense de ses ports d’attache et pour étudier les zones possibles d’hostilités – contre l’OTAN sans la nommer -.

Pour cela le commandement examine particulièrement les conditions d’engagement des forces de la Flotte dans les zones maritimes occidentales et orientales de l’Arctique.

La Norvège et la Finlande qui sont les pays géographiquement les plus directement concernés observent de près ces manœuvres, les anglo-saxons n’étant pas en reste mais engageant des moyens aériens et maritimes plus discrets. Le commandant de la Flotte du Nord a d’ailleurs reconnu affirmé qu’il y avait une forte activité des unités de reconnaissance navale et aérienne « des États étrangers, de l’OTAN, ainsi que de ses États membres – les États-Unis, la Grande-Bretagne et la Norvège » pendant la préparation et la conduite de l’exercice.

Pour ces dernière manœuvres, Moscou a créé un « groupement Arctique » qui engage jusqu’à 8.000 militaires et environ 800 matériels militaires et spéciaux : environ 120 avions, jusqu’à 50 navires de ravitaillement,. Pour les opérations de débarquement, plus de 40 chars, 460 véhicules de combat blindés, jusqu’à 240 canons, mortiers et lance-roquettes multiples sont engagés…

Les sous-marins nucléaires de la Flotte du Nord, après être sortis de leurs bases en sécurité, sont entrés dans leurs zones de déploiement en  mer de Barents pour accompagner le « groupe Arctique ».

Le sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière K-266 Orel le sous-marin nucléaire lanceur d’engins stratégique K-51 Verkhoturye ont été visualisés.

Dans le cadre de ces manœuvres afin de protéger la zone insulaire arctique et la côte maritime de la Fédération de Russie, les forces russes ont simulé la destruction d’un groupe de navires « ennemis » dans la mer de Barents.

L’exercice a impliqué des forces navales de surface déployées en mer : le destroyer Amiral Ouchakov et la frégate Amiral Kasatonov de la flotte, ainsi que les complexes de missiles côtiers Bal et Bastion (BRK) de la formation de missiles et d’artillerie de la Flotte du Nord.

Le sous-marin Orel a effectué des tirs de missiles de croisière antinavires « Granit » lors de l’exercice dans la mer de Barents.

Plus de 40 chars arctiques T-80BVM sont impliqués dans ces exercices du groupe expéditionnaire arctique sur un terrain d’entraînement militaire à Pechenga, dans la région de Mourmansk.

Parallèlement, la 200ème brigade de fusiliers motorisés de la Garde de la Flotte du Nord a mené des exercices d’aguerrissement dans des conditions de grand froid dans le district de Kandalakcha toujours dans la région de Mourmansk.

Un détachement de navires de la flotte du Nord (le Severomorsk, le Georgy Pobedonosets et le remorqueur de sauvetage Pamir) a quitté le port arctique de Doudinka en direction de la mer de Kara. Le détachement a mené une opération d’entraînement au combat pour libérer le port maritime de Doudinsky

Le groupe Arctique de la Flotte du Nord a pratiqué l’assaut amphibie sur la côte non équipée de la Yakoutie près de Tiksi (la République de Sakha).

Un aéronef Il-38 d’une unité séparée de la Flotte du Nord a pratiqué la destruction d’un « sous-marin ennemi » sur le terrain d’entraînement de la Baie de Lumbovsky à l’entrée de la mer Blanche.

Clou de l’exercice, un lancement d’un missile hypersonique Zircon a eu lieu depuis la frégate Amiral Gorshkov dans le cadre de tests des armes de ce type. L’arme a atteint sa cible dans la mer Blanche à une distance de plus de 400 km.

Il est envisagé de créer une formation permanente séparée de la Marine qui serait appelée  la Flotte de l’Arctique. Sa mission principale serait d’assurer la sécurité de la route maritime du Nord et de la côte arctique qui sont dans la zone de responsabilité des Flottes du Nord et du Pacifique.

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Texte

Alain Rodier