Selon les autorités israéliennes, l’Iran profite de l’opportunité de son amitié « retrouvée » avec la Russie pour demander une modernisation de sa défense anti-aérienne. À savoir, qu’en dehors des chasseurs multirôles Sukhoï Su-35 qui devraient arriver en Iran dans les prochaines semaines, Téhéran souhaite aussi recevoir des systèmes de défense sol-air S-400 « Triomphe ». Selon les données présentées par Moscou, le rayon d’action de ses missiles contre des aéronefs va de 1 à 400 kilomètre et contre des missiles de 5 à 60 kilomètres. 36 objectifs peuvent être traités simultanément. Le système de détection a une portée de 600 kilomètres. Il est probable que ces performances sont exagérées…
Mais si la Russie livre ces armements, cela diminuera le créneau disponible pour l’aviation israélienne pour frapper les infrastructures iraniennes participant à son effort nucléaire militaire. Des responsables israéliens n’hésitent pas à affirmer que cela pourrait même précipiter la décision du déclenchement d’une opération avant que cette dernière ne devienne trop risquée pour ses pilotes.
Cela dit, si Moscou accepte de vendre des S-400 à Téhéran, cela prendra encore au moins deux ans avant que ce système ne soit opérationnel. En effet, il conviendrait de le déployer à terre et surtout, de former les personnels devant le servir 24/24h et 7jours/7. Il y a également le problème de la maintenance de ce système sophistiqué.
Mais, il réclame avec insistance l’aide américaine pour mener une frappe aérienne décisive comme cela a pu avoir lieu dans le passé en Irak en 1981 et en Syrie en 2007.
Des doutes sur les recherches iraniennes dans le domaine nucléaire sont de nouveau apparus lorsque des traces d’uranium enrichi à 90% ont été découvertes ces dernières semaines. Selon un officiel israélien, Téhéran aura assez d’uranium enrichi à 60% à la fin 2023 pour être capable de produire dix charges nucléaires. Cela dit, selon Mark Dubowitz, le directeur de la Fondation pour la défense des démocraties basée à Washington, organisation qui milite pour l’établissement de nouvelles sanctions contre l’Iran, une fois la décision de fabrication d’une arme serait décidée, la réalisation prendrait de 18 à 24 mois.
Les pays sunnites du Golfe persique souhaitent discrètement que l’État Hébreu passe à l’action même si cela ne ferait que reculer dans le temps la menace que fait planer Téhéran dans la région. En effet, nombre de ses missiles qui pourraient recevoir une tête nucléaire couvrent l’ensemble de la région (voir carte ci-dessous).
1. Voir : « IRAN : un officier de la force Al-Qods assassiné à Téhéran » du 24 mai 2021.
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