Le départ précipité des troupes américaines et des alliés de l’Afghanistan et la mort, le 29 juin dernier, de l’ancien secrétaire à la Défense des États-Unis Donald Rumsfeld marquent la fin de la « guerre contre le terrorisme » lancée par Washington en 2001 après les attentats du 11 Septembre.

Ainsi, l’architecte des guerres en Afghanistan et en Irak – dont le nom reste attaché à quelques-unes des pages les plus sombres de la « guerre contre le terrorisme » – n’aura pas vu l’échec de sa doctrine.

En effet, lors de son deuxième séjour au Pentagone, Donald Rumsfeld, l’un des secrétaires à la Défense les plus puissants de l’après-Vietnam, avait imposé, avec les « faucons » de la Maison Blanche, sa vision de la guerre, aux militaires, et cela souvent à leur encontre.

Sa vision : une guerre adaptée aux nouvelles menaces terroristes, mais avec le minimum de troupes sur le terrain. Or, tant la guerre en Afghanistan lancée à partir de 2001 que l’invasion en Irak de 2003 ne se pliaient pas aux nouveaux paradigmes de la « guerre contre le terrorisme ». Si les premiers succès contre les talibans, boutés très vite hors de l’Afghanistan, le confortèrent dans sa doctrine et lui assurèrent une stature de commandeur, rapidement la guerre en Irak vira à l’enlisement et entraîna la mort de milliers de soldats américains. À cela, s’ajouta le fait qu’il n’avait pas prévu de plan après l’invasion de l’Irak…

Mais, pour chacun de ces conflits, Donald Rumsfeld s’obstina à réclamer une augmentation des effectifs. Finalement, les militaires et les politiques ont sa tête en 2006. D’autant que l’Amérique a compris que la guerre en Irak avait été menée sous des prétextes fallacieux : les fameuses armes de destruction massive de Saddam Hussein n’ayant jamais été présentes ailleurs que dans les prétendues preuves montées de toutes pièces pour envahir l’Irak.

L’ancien secrétaire à la Défense – le plus jeune en 1975 sous la présidence de Gerald Ford et le plus âgé sous celle de George W. Bush en 2001 – a disparu quelques mois avant le 20e anniversaire du 11 Septembre, alors que le dernier soldat américain quittait l’Afghanistan où la « doctrine Rumsfeld » avait débuté.

Bonne lecture
Eric Micheletti

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