L’Allemagne est membre de l’OTAN depuis 1955. Le KSK et le KSM ont été engagés dans la plupart des opérations à grande échelle de l’Alliance, notamment à partir des années 90 lorsque les opérations multinationales se sont multipliées jusqu’à devenir une norme au cours des années 2000. Les forces spéciales allemandes constituent aujourd’hui l’un des piliers des forces spéciales de l’OTAN en Europe.

Contrairement aux autres puissances de rang équivalent, l’Allemagne ne possède pas de commandement unifié pour ses forces spéciales. Celles-ci opèrent donc sous l’autorité de leurs chefs d’état-major respectifs : celui de la Bundeswehr pour le Kommando Spezialkräfte (KSK) et celui de la Deutsche Marine pour le Kommando Spezialkräfte Marine (KSM). Leur soutien est assuré par un certain nombre d’unités de chaque arme, organisées et équipées pour les opérations spéciales.

Des moyens aériens propres

En opérations, les unités du KSK et du KSM sont commandées par l’Einsatzführungskommando der Bundeswehr, un commandement interarmes qui dépend d’un service de soutien interarmes, le Streitkräftebasis. Activé le 1er avril 1997 et caserné à Calw (Bade-Wurtemberg), le KSK est articulé en deux unités principales qui totalisent environ 1 100 éléments : les forces opérationnelles et les forces de soutien, auxquelles s’ajoute la structure de commandement, qui comprend un service psychologique et un service linguistique. Depuis 2015, le KSK dispose également de ses propres moyens aériens, avec 15 hélicoptères EC645 T2 déployés par le Hubschraubergeschwader 64 basé à Laupheim.

Les forces opérationnelles sont organisées en quatre compagnies commandos d’une centaine d’hommes chacune, une compagnie spéciale et un centre d’entraînement.

Tous des vétérans expérimentés

La compagnie spéciale est organisée comme les quatre autres, sa différence réside dans ses personnels, qui sont tous des vétérans expérimentés issus des autres compagnies et jouent un rôle de soutien vis-à-vis de leurs camarades lorsqu’ils sont déployés en opérations.

Les forces de soutien regroupent une compagnie de commandement et de soutien, une compagnie de transmissions, une compagnie de logistique et une unité médicale. 

Un certain nombre d’unités spécialisées interviennent en soutien du KSK. A commencer par l’Ausbildungszentrum Spezielle Operationen, activée en 1979 en tant qu’école internationale de reconnaissance profonde et basée à Pfullendorf. Alignant un volume de personnels équivalant à un régiment, cette unité s’occupe d’organiser les formations (initiales et avancées) nécessaires aux différentes unités impliquées dans les opérations spéciales allemandes.

La sélection du KSK concerne les futurs opérateurs qui seront affectés en unités de combat. Longue de 15 semaines, elle démarre par une phase d’entraînement physique et psychologique de trois semaines, au cours de laquelle 60 % des candidats abandonnent ou sont éliminés. La seconde phase, qui se déroule en Forêt-Noire, dans le sud-ouest de l’Allemagne, dure 12 semaines et comporte notamment une marche commando de 90 heures ainsi qu’un cours de survie à l’Ausbildungszentrum Spezielle Operationen de Pfullendorf, incluant une marche de survie de plus de 100 km avec charge lourde. Seuls 8 à 10 % des candidats ayant réussi la première phase sont définitivement retenus pour le cursus de formation du KSK, dont le cycle dure entre deux et trois ans, selon les spécialités choisies. 

Restructuration en 2003

Le KSM est une structure plus récente, formée en 2014 et basée à Eckernförde (Schleswig-Holstein). D’un volume beaucoup plus réduit que le KSK, le KSM comprend les Kampfschwimmer, la compagnie de nageurs de combat de la Deutsche Marine, stationnée à Eckernförde depuis 1974 et forte d’environ 40 opérateurs. 

En 2003, une restructuration des unités dévolues aux opérations spéciales navales fut entreprise avec la création du Spezialisierte Einsatzkräfte Marine (SEK-M), intégrant une compagnie de Kampfschwimmer, une compagnie de plongeurs-démineurs renforcée à 250 personnels, deux compagnies d’abordage, un groupe d’entraînement et des éléments de soutien, notamment dans le domaine du renseignement humain. Ses moyens aériens sont fournis par le Marinefliegergeschwader 5 de Nordholz avec des hélicoptères Lynx et Sea King.

La sélection des Kampfschwimmer est ouverte à des candidats plus jeunes qu’au KSK : 17 à 25 ans contre jusqu’à 32 ans pour ce dernier. Ils doivent nager 1 000 m en moins de 23 minutes, courir 5 000 m en moins de 24 minutes, puis effectuer une nage de 30 m en apnée sans équipement et une apnée statique d’au moins 60 secondes. Leur condition physique relative à la plongée et au parachutisme est évaluée par le Schifffahrtsmedizinisches Institut, l’institut médical de la Deutsche Marine.

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Ministère allemand de la Défense, Deutsche Marine