Prenant l’exemple de la guerre des Malouines en 1982, l’amiral Pierre Vandier, alors chef d’état-major de la Marine (CEMM), déclarait en 2021 à des médias spécialisés qu’à terme l’on ne pourrait exclure un véritable « coup de force » contre un territoire français d’outre-mer. Des pays adverses pourraient déclencher des affrontements en mer de manière à tester les volontés politiques du gouvernement français et connaître ainsi les véritables capacités de réponse des forces armées nationales. Voire de pousser la France hors de certaines zones dans le monde.
Et l’ancien CEMM d’ajouter la nécessité pour la Marine nationale de posséder des navires et des équipements pouvant répondre à ces menaces grandissantes.
En parallèle, selon les experts, le territoire ultra-marin le plus susceptible d’être l’objet d’une « attaque » par rapport à sa position stratégique serait la Nouvelle-Calédonie.
Cette dernière, une fois indépendante et d’après un rapport de l’IRSEM (Institut de recherche stratégique de l’École militaire), tomberait alors dans la sphère d’influence de la Chine. On comprend donc l’intérêt de l’empire du Milieu pour les mouvements indépendantistes néo-calédoniens. Par ailleurs, Pékin applique cette stratégie dans le Pacifique auprès d’autres populations et chefs tribaux.
Comme le déclarait le général Thierry Burkhard lors de son audition devant la Commission de la défense nationale et des forces armées à l’Assemblée nationale le 25 septembre 2024 : « Bien sûr, nous devons assurer la souveraineté de nos territoires d’outre-mer, mais soyons clairs : la France n’a pas l’ambition d’aller faire la guerre dans la zone indo-pacifique […] La menace qui s’exerce sur notre souveraineté en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française aujourd’hui n’est pas stricto sensu une menace militaire qui nécessite des installations et un outil de combat […] Ce qui menace la Nouvelle-Calédonie n’est pas une invasion par la Chine. Celle-ci cherche probablement à y étendre son influence, certes, mais l’armée française n’est pas taillée pour aller faire la guerre à 17 000 kilomètres d’ici. »
Pourtant, la grande tension qui agite la Nouvelle-Calédonie depuis mai 2024 inquiète les pays voisins, Australie et Nouvelle-Zélande, mais aussi les États-Unis. Enfin, qu’en est-il de la stratégie opérationnelle française dans l’Indo-pacifique annoncée en 2018 ?
Bonne lecture
Eric Micheletti
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