La Chine fait des efforts militaires conséquents depuis de années pour pouvoir mener une politique d’influence régionale en Asie du Sud-Est - avec en particulier la volonté de récupérer Taïwan - mais également pour répondre à ce qu’elle estime être une menace de plus en plus croissante de la part des États-Unis.

Le développement de ses forces militaires se fait toutefois pour le moment dans le cadre d’utilisation au nouveau régional et pas encore mondial.

Sur le plan de la Marine (People’s Liberation Army Navy, PLAN), l’arme sous-marine es en plein développement car considérée comme une pièce maîtresse pour la défense des intérêts chinois, qu’ils soient stratégiques ou tactiques.

La sous-marinade chinoise compte aujourd’hui 7 sous marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE), 9 sous-marins nucléaires d’attaque et 45 sous-marins à propulsion diésel-électrique.

Le choix de continuer à développer ce dernier type de bateau est commandé par le fait que les approches maritimes chinoises sont peu profondes et que les sous-marins classiques y sont plus à l’aise que leurs homologues à propulsion nucléaire.

En effet, ils sont plus manœuvrables et plus discrets. Leurs performances inférieures en temps passé à la mer et de puissance de feu est compensé par leur utilisation près des côtes qui sont truffées de nombreux abris protégés.

 

C’est dans le cadre du développement de nouveaux modèles de sous-marins diésel-électrique que le chantier naval chinois de Wuhan a lancé un bateau qui est susceptible d’être le type « non nucléaire » le plus avancé de Chines.

Le nouveau bateau est plus grand que les bateaux existants et est le premier dans le pays à comporter des gouvernails à la forme X. Il semble qu’il puisse avoir un système de lancement vertical (VLS).

Si la Chine fait une grande publicité autour de ses porte-aéronefs (qu’elle peut difficilement cacher), ce n’a jamais été le cas pour ses sous-marins considérés comme une arme devant rester discrète. L’information dans les médias d’État chinois reste extrêmement limitée et rien n’annonce jamais l’apparition d’une nouvelle classe de bateau.

Mais les images satellites  ont permis à l’expert naval Tom Shugart de dévoiler en juillet qu’un nouveau type de sous-marin avait été lancé en avril 2024.

L’explication la plus simple est qu’il s’agit d’un dérivé de la classe de Yuan type-039A-C qui est le principal sous-marin classique en service avec la marine chinoise.

La Chine produit actuellement une variante export « Hangor » dans le même chantier naval pour le Pakistan qui e a commandé huit. Le premier exemplaire a été lancé le 26 avril 2024.

 

Le nouveau sous-marin a des proportions similaires à sa section avant que le Yuan. Cela suggère que la coque avant, avec son sonar et sa salle de torpilles, est similaire. La partie située derrière le kiosque paraît beaucoup plus longue et avec des gouvernes en X. Ce système est considéré comme plus performant à allure modérée et dans des eaux peu profondes.

Missiles à lancement vertical ?

L’augmentation de la longueur de la coque peut indiquer l’ajout d’un système de lancement vertical (VLS) pour des missiles. Il s’agit là d’une considération de plus en plus importante dans les sous-marins, mais qui est moins fréquent dans les bateaux à propulsion classique en raison de leur plus petite taille.

Si cette hypothèse se vérifie, il pourrait probablement accueillir entre quatre et huit missiles, selon leur diamètre.

La Chine a expérimenté le VLS sur des sous-marins depuis l’introduction du bateau d’essai de la classe Type-032 Qing en 2005. Il comporte quatre tubes VLS de petit diamètre en avant du kiosque et deux plus importants au centre ce qui laisse à penser qu’un nouveau missile est en cours d’essai.

Si le VLS est installé, il peut porter des missiles balistiques antinavire ou des missiles d’attaque terrestre qui sont trop grands pour être lancés à partir les tubes lance-torpilles. À noter que la classe Yuan est déjà capable d’être armée de missiles de croisière qui peuvent être transportés dans la salle des torpilles.

De plus, cette même classe utilise un système de propulsion anaérobie (AIP) qui augmente l’autonomie en plongée.

Publié le

Texte

Alain RODIER