Comme par hasard, la presse russe via Russia-24 et TV Zvezda a autorisé (encouragé ?) la diffusion d’informations techniques concernant le missile balistique intercontinental R-36 Mod 6 (classification OTAN : RS-18 Satan). Il est l’un des missiles stratégique mondial qui emporte le plus de charges militaires mirvées.
Cela dit, le RS-18 devrait être remplacé à partir de la fin de l’année par le SS- X 30 code OTAN : RS-28 Sarmat(1) (aussi surnommé « Satan 2 ») testé pour la première fois en avril 2022. Sa portée théorique est de 15.000 kilomètres contre 11.000 pour son prédécesseur.
Le R-36 Mod 6 est un missile à deux étages à carburant liquide qui arme des silos enterrés en Russie depuis les années 1970. Haut de 37,25 mètres, faisant près de trois mètres de diamètre, il pèse environ 211 tonnes une fois le carburant chargé. En comparaison, le LGM-30G Minuteman III américain mesure 18,3 mètre de haut pour 1,67 mètre de circonférence avec un poids à pleine charge de moins de 40 tonnes.
La tête du Satan peut emporter à 11.000 kilomètres 14 têtes militaires sur deux étages comportant chacun 7 munitions. Les experts ne s’accordent pas sur la puissance estimée de ces charges : pour les uns, elle varie de 550 à 750 kt, pour d’autres, elle peut atteindre la mégatonne.
En fait, il n’y aurait « que » dix têtes nucléaires, les autres étant des leurres destinés à tromper les contre-mesures adverses.
Les photos montrent également quatre moteurs destinés à positionner correctement la tête du missile dans l’espace avant qu’il ne délivre ses charges (un petit peu comme un barillet de revolver).
Bien sûr, ces divulgations d’informations théoriquement classifiées ne sont pas innocentes. Elles n’apprennent rien aux spécialistes qui connaissent ce missile (déjà ancien) depuis longtemps. L’objectif qui fait partie d’une politique d’influence de Moscou est évidemment de viser les populations civiles occidentales pour leur rappeler le danger que peut représenter la Russie si elle est acculée.
Le dernier décompte fait par Washington parle de plus de 40 silos opérationnels (donc 400 têtes nucléaires).
Il convient d’ajouter à cet arsenal les missiles emportés par les sous-marins lanceurs d’engins, les planeurs hypersoniques sans compter les armes emmenées sous bombardiers (certes moins crédibles car plus facilement interceptables). Selon la Fédération des scientifiques américains, l’arsenal nucléaire russe compterait aujourd’hui 5.977 têtes nucléaires dont 1.588 têtes opérationnelles immédiatement.
1. Voir : « RUSSIE : déploiement de missiles nucléaires Sarmat avant la fin de l’année » du 23 juin 2022.
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