Début septembre, le ministre de la Défense Sébastien Lecornu a réuni les chefs d’état-major des armées, le délégué général pour l’armement (DGA), le secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale (DGDSN), ainsi que les principaux représentants de la base industrielle et technologique de défense (BITD), afin de lancer un vaste plan pour accélérer la production, les cadences et les livraisons des principaux équipements de l’armée française. En somme, les armements nécessaires en cas de conflit de moyenne ou de haute intensité.

Cette réunion s’inscrit dans la continuité des déclarations du président Macron, cet été, sur « l’économie de guerre », parallèlement à l’élaboration de la nouvelle loi de programmation militaire (LPM).
Le but de cette réunion, selon le ministre, est de « définir une autonomie stratégique française » et « d’avoir une pleine capacité à développer notre propre système d’armement ».

Quel changement de cap politique ! On est loin de « l’autonomie stratégique européenne » de ces dix dernières années. La grande coopération lancée en 2017 entre la France et l’Allemagne a « du plomb dans l’aile ». Qu’on en juge : le programme SCAF (Système de combat aérien du futur) est en suspens ; même chose pour le char de combat du futur, le MGCS (Main Ground Combat System) ; concernant les avions de patrouille maritime, le programme MAWS (Maritime Airborne Warfare System) est quasiment abandonné ; et le futur Tigre MK 3 devra décoller sans l’Allemagne, qui a décidé de se retirer du projet. Mais revenons à la demande de Sébastien Lecornu de développer « nos propres systèmes d’armement », allant de la dissuasion nucléaire à l’artillerie en passant par la marine et l’aviation, afin que la France soit autonome et ait suffisamment d’armements et de munitions pour faire face à un conflit majeur. Le ministre a insisté auprès des chefs des armées pour qu’ils « simplifient l’expression de leurs besoins », en d’autres termes des équipements plus simples, plus rustiques et moins multirôles, comme cela est le cas pour l’hélicoptère NH90 (un modèle pour les « terriens » et un autre pour les marins). Le ministre a demandé également à la DGA de chercher à réduire les procédures, mais aussi à relocaliser en France la production d’équipements (avec un agenda…), et, enfin, de constituer des stocks.
Les objectifs sont ambitieux : diviser par trois les délais de livraison.

Bonne lecture
Eric Micheletti

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