Plusieurs pays dans le monde vont-ils profiter du conflit en Ukraine pour régler leurs différends avec leur voisin ? Telle est la question que se posent nombre de chancelleries. En effet, l’Europe est focalisée par la guerre à l’Est et semble incapable d’avoir une réaction indépendante de celle de l’OTAN et donc des États-Unis, tandis que Washington, qui jure avoir contenu l’ours russe, voire saigné à mort son armée dans les plaines ukrainiennes pour vingt ans en aidant massivement Kiev, n’a d’yeux que pour la zone Indo-Pacifique.

Aussi, parmi les pays dans le monde et spécialement sur le continent européen pouvant profiter de cette crise internationale pour envahir ou déstabiliser son voisin, on compte l’Azerbaïdjan. Bakou, qui a pris dernièrement le contrôle de plusieurs positions, pourrait vouloir en terminer avec l’Arménie et conquérir définitivement l’Artsakh (Haut-Karabakh), et même établir un corridor avec le Nakhichivan, république autonome d’Azerbaïdjan en Arménie. D’autant que l’Azerbaïdjan a le vent en poupe, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s’y est rendue en personne pour quémander du gaz afin de remplacer une partie du gaz russe blacklisté. Moscou, qui a sur place des soldats de maintien de la paix entre les deux ennemis, pourrait cette fois laisser faire.

Autre zone sous tension au coeur des Balkans, deux autres pays (ou créations otaniennes) : le Kosovo et la Bosnie. Au Kosovo, de vives tensions sont à nouveau apparues à la frontière avec la Serbie. Moscou pourrait très bien pousser Belgrade à hausser le ton, et des affrontements y sont possibles. Et il pourrait en être de même en Bosnie-Herzégovine, où la communauté serbe devient de plus en plus remuante. D’ailleurs, l’UE ne s’y est pas trompée et a décidé d’augmenter les effectifs de l’Eufor Althea.

Bonne lecture
Eric Micheletti

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