Le président Emmanuel Macron s’est rendu en Russie le 7 février puis en Ukraine le 8 pour tenter une désescalade entre l’OTAN et la Russie à propos de l’Ukraine. Il semble qu’il ait - du moins en partie - échoué comme cela avait été le cas quand il était intervenu pour aider à régler la crise politique au Liban en 2020.

À savoir que les déclarations faites après coup à Washington et à Moscou ne sont pas très favorables. Selon Washington, Moscou aurait fait savoir que : « le Kremlin rejette l’idée qu’Emmanuel Macron a fait des progrès pour la désescalade des tensions en Ukraine durant ses pourparlers avec Vladimir Poutine ». À Moscou, il se dit que : « M. Macron n’est pas notre interlocuteur […] Comment pourrait-il l’être, alors que la France ne joue pas de rôle significatif au sein de l’OTAN ? ».

Sur le terrain, les deux parties continuent à s’accuser mutuellement de masser toujours plus de troupes et de matériels et d’importantes manœuvres débutent en Biélorussie…

Il convient tout de même de raison garder et de rassurer les citoyens français qui avaient été directement interpellés par le président Poutine qui s’interrogeait – lors de la conférence de presse qui avait suivi la rencontre avec son homologue français – sur la volonté de ces derniers à être confrontés à une guerre contre la Russie qui, avait t’il rappelé, est une puissance nucléaire.

En fait, la réalité est que la Russie qui n’a pas l’intention d’envahir l’Ukraine mais prépare le prochain affrontement de l’Occident qui devrait l’opposer à la Chine dans le Pacifique. Pour le moment, personne ne sait dans quel camp se rangera la Russie mais la constante hostilité montrée par la Maison-Blanche à l’égard du Kremlin pousse inexorablement Moscou dans les bras de Pékin.

Ayant une vision politico-militaire à long terme, la Russie renforce peu à peu sa marine dans la région(1) particulièrement la composante sous-marine qui est jugée la plus redoutable pour affronter les États-Unis en général et ses groupes aéronavals de l’US Navy en particulier. Moscou semble pour l’instant avoir totalement mis de côté le concept du porte-aéronefs jugé trop cher, stratégiquement moyennement efficace (par rapport à des appareils basés à terre) et surtout trop vulnérable aux feux des armes modernes.

Le prochain submersible qui rejoindra la flotte du Pacifique à la fin de l’année est le sous-marin nucléaire d’attaque Krasnoyarsk 885M (Yasen-M). Il doit commencer ses essais de qualification de ses systèmes d’armes dans les semaines qui viennent. Il a été mis à la mer le 30 juillet 2021.Il a été construits par les chantiers navals de St. Petersburg « Malakhit ».

 La Russie a aussi considérablement augmenté sa production de sous-marins ces dernières années. Rien qu’en 2021, les chantiers navals SevMach ont remis à eux seuls à la marine russe trois sous-marins nucléaires (Kazan K-561, Prince Oleg K-552, Novossibirsk K-573) et mis à l’eau le Krasnoïarsk K-173 et le Généralissime Souvorov 955-A. Enfin, les navires  Dmitri Donskoï TK-208 et le Prince Potemkine sont en construction.

1. Voir : « Russie. Le « cuirassé » sous-marin Belgorod sera affecté à la Flotte du Pacifique » du 1er février 2022.

 

 

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Texte

Alain Rodier

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