Le 12 octobre, les services de renseignement irakiens, le Mukhabarat, General Directorate of Intelligence, auraient arrêté « dans un pays étranger » Sami Jasim Muhammad al-Jaburi alias Hajji Hamid, un important responsable irakien de Daech. Il a ensuite été rapatrié par un avion militaire à Bagdad venant de Turquie .
Al-Jaburi qui serait âgé d’une quarantaine d’années était à l’origine un membre d’Al-Qaida en Irak . Il aurait rencontré Abou Moussab al-Zarqaoui (tué en 2006) considéré comme l’inspirateur idéologique de Daech. Il aurait rejoint ce mouvement salafiste-jihadiste dissident d’Al-Qaida « canal historique » en 2014. Il aurait d’abord été le responsable de la partie sud de Mossoul fraîchement conquise par le nouveau « Califat ». Il aurait alors été chargé de superviser les trafics de pétrole, de gaz, d’antiquités et de minéraux précieux pour financer le mouvement.
Il avait été annoncé une première fois neutralisé au Kurdistan irakien le 11 août 2016…
En fait, après la mort en octobre 2019 d’Abou Bakr al-Baghdadi tué au nord-ouest de la Syrie par un commando Delta US, il est devenu en 2020 un des principaux adjoints d’Abou Ibrahim al-Hashimi al-Qurayshi le nouveau « calife » de Daech, chargé des « des dossiers financiers et économiques ».
Les services turcs, le Millî İstihbarat Teşkilatı ou MİT (Organisation nationale du renseignement) et irakiens gardent le silence sur ce qui s’est réellement passé. Ankara laisse juste entendre qu’Al-Jaburi a été appréhendé dans le nord-ouest de la Syrie avant d’être exfiltré vers le territoire turc. De leur côté, les Irakiens affirment qu’ils le traquaient depuis des mois et que les interrogatoires de prisonniers faits en 2020 auraient contribué à sa localisation. Curieusement, elle semble correspondre à la zone où a été neutralisé al-Baghdadi en 2019 (le nord-ouest de la Syrie). La question se pose donc encore : que faisait cet Irakien si loin de sa zone de séjour habituelle dans la région de Mossoul ?
Les résultats du débriefing du prisonnier sont attendus avec impatience car ils devraient permettre de mieux connaître le fonctionnement du mouvement salafiste-jihadiste et cela pourrait permettre de lancer de nouvelles opérations qui pourraient affaiblir considérablement ce mouvement en zone syro-irakienne.
Publié le