Dans la nuit du 5 au 6 mars, la marine de guerre russe qui mouille le long des côtes syriennes aurait lancé une salve de missiles mer-sol contre des installations pétrolières situées à proximité des villages d’al-Hamran au nord de Manbij dans le district de Jarabulus et de Tarhin relevant d’Al-Bab.

Trois premiers missiles avaient d’abord atteint al-Hamran qui est aussi l’un des deux principaux points de passage entre les miliciens soutenus par les Turcs et les Forces Démocratiques Syrienne (FDS) aidées par les Américains. La deuxième attaque a atteint une « raffinerie » rudimentaire située près de Tarhin mettant le feu à des camions citernes en attente et à des réservoirs.
La région est tenue depuis 2016 par des milices fidèles à Ankara (à l’époque placées sous le sigle de l’Armée syrienne libre, ASL) et encadrées par l’armée et les services spéciaux turcs qui avaient conquis cette portion de territoire syrien lors de l’opération « Bouclier de l’Euphrate »(1). L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) fait état de quatre morts et d’une vingtaine de blessés. L’OSDH affirme que des missiles sol-sol mis en œuvre par les forces gouvernementales syriennes ont aussi été tirés mais cela semble douteux.
Les missiles dont le nombre exact (au moins cinq) n’est pas connu ont provoqués d’importants incendies que les secours n’ont pu circonscrire qu’au bout de plusieurs heures.
Les installations de carburants et les convois de camions citernes très nombreuses dans cette région(2) sont la cible d’attaque répétées par les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés russes depuis plusieurs semaines. L’objectif est de gêner l’approvisionnement des véhicules des miliciens et de bien montrer aux Turcs qu’ils ne sont pas libre de faire ce qu’ils veulent dans les territoires qu’ils occupent et qu’il gèrent en mettant en avant des hommes de paille à des postes administratifs. Ces bombardements de plus en plus fréquents provoquent un grand mécontentement au sein des populations locales qui attendent une protection que la Turquie ne paraît pas vouloir leur accorder.

Cela vient s’ajouter à la gestion de la vie de tous les jours qui serait catastrophique – comme partout ailleurs en Syrie -. De son côté, la « Coalition nationale des forces révolutionnaires et d’opposition syriennes » qui est mise en avant par Ankara a tenu la Russie pour responsable des frappes de missiles en ces termes : « L’attaque criminelle contre al-Hamran et Tarhin représente une dangereuse escalade et un terrorisme d’État de la part des forces d’occupation russe. Ce nouveau crime vise à enflammer la situation et à continuer à imposer une atmosphère de meurtres, de bombardements et de chaos […] une attitude ferme doit être adoptée au niveau international pour mettre un terme aux violations et aux crimes en cours et pour obliger la Russie à respecter ses obligations ».

1. La Turquie qui a toujours souhaité créer une zone tampon en Syrie pour se protéger des séparatistes kurdes du PKK auxquels elle assimile le PYD syrien a lancé trois opérations dans ce but : en 2016, l’opération Bouclier de l’Euphrate suivie en 2018 par l’opération Rameau d’Olivier puis en 2019 de l’opération source de paix.
2. Ces installations rudimentaires avaient été utilisées par Daech pour se livrer à un important trafic de carburants à destination de la Turquie. Depuis l’effondrement du proto-État islamique, Daech en a perdu le contrôle.

Dans la nuit du 5 au 6 mars, la marine de guerre russe qui mouille le long des côtes syriennes aurait lancé une salve de missiles mer-sol contre des installations pétrolières situées à proximité des villages d’al-Hamran au nord de Manbij dans le district de Jarabulus et de Tarhin relevant d’Al-Bab. Trois premiers missiles avaient d’abord atteint al-Hamran qui est aussi l’un des deux principaux points de passage entre les miliciens soutenus par les Turcs et les Forces Démocratiques Syrienne (FDS) aidées par les Américains. La deuxième attaque a atteint une « raffinerie » rudimentaire située près de Tarhin mettant le feu à des camions citernes en attente et à des réservoirs.

La région est tenue depuis 2016 par des milices fidèles à Ankara (à l’époque placées sous le sigle de l’Armée syrienne libre, ASL) et encadrées par l’armée et les services spéciaux turcs qui avaient conquis cette portion de territoire syrien lors de l’opération « Bouclier de l’Euphrate »(1). L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) fait état de quatre morts et d’une vingtaine de blessés. L’OSDH affirme que des missiles sol-sol mis en œuvre par les forces gouvernementales syriennes ont aussi été tirés mais cela semble douteux.

Les missiles dont le nombre exact (au moins cinq) n’est pas connu ont provoqués d’importants incendies que les secours n’ont pu circonscrire qu’au bout de plusieurs heures.
Les installations de carburants et les convois de camions citernes très nombreuses dans cette région(2) sont la cible d’attaque répétées par les forces gouvernementales syriennes et leurs alliés russes depuis plusieurs semaines. L’objectif est de gêner l’approvisionnement des véhicules des miliciens et de bien montrer aux Turcs qu’ils ne sont pas libre de faire ce qu’ils veulent dans les territoires qu’ils occupent et qu’il gèrent en mettant en avant des hommes de paille à des postes administratifs. Ces bombardements de plus en plus fréquents provoquent un grand mécontentement au sein des populations locales qui attendent une protection que la Turquie ne paraît pas vouloir leur accorder.

Cela vient s’ajouter à la gestion de la vie de tous les jours qui serait catastrophique – comme partout ailleurs en Syrie -. De son côté, la « Coalition nationale des forces révolutionnaires et d’opposition syriennes » qui est mise en avant par Ankara a tenu la Russie pour responsable des frappes de missiles en ces termes : « L’attaque criminelle contre al-Hamran et Tarhin représente une dangereuse escalade et un terrorisme d’État de la part des forces d’occupation russe. Ce nouveau crime vise à enflammer la situation et à continuer à imposer une atmosphère de meurtres, de bombardements et de chaos […] une attitude ferme doit être adoptée au niveau international pour mettre un terme aux violations et aux crimes en cours et pour obliger la Russie à respecter ses obligations ».

1. La Turquie qui a toujours souhaité créer une zone tampon en Syrie pour se protéger des séparatistes kurdes du PKK auxquels elle assimile le PYD syrien a lancé trois opérations dans ce but : en 2016, l’opération Bouclier de l’Euphrate suivie en 2018 par l’opération Rameau d’Olivier puis en 2019 de l’opération source de paix.
2. Ces installations rudimentaires avaient été utilisées par Daech pour se livrer à un important trafic de carburants à destination de la Turquie. Depuis l’effondrement du proto-État islamique, Daech en a perdu le contrôle.

 

Publié le

Texte

Alain Rodier

Photos

DR