La Russie et l’Iran saisissent toute opportunité de placer leurs pions en Syrie. Pour cela, les deux parties utilisent des sociétés de sécurité qui offrent des gages intéressants pour les jeunes Syriens alors que la situation locale de l’emploi est considérablement dégradée pour ne pas dire plus. Les autorités syriennes qui avaient cessé d’accorder des autorisations d’exercer à ce type de sociétés en 2011 avaient revu leur position en 2013 par le décret législatif No. 55.

Pour les Russes comme pour les Iraniens, les effectifs opérationnels restant limités, il est plus « économique » d’employer des locaux pour assurer des missions de protection que détacher des forces dont la mission principale reste la guerre contre les insurgés.

Il y aurait aujourd’hui en Syrie au moins 70 sociétés de sécurité officiellement enregistrées. Elles sont spécialisées dans la protection des personnes et des biens, particulièrement dans l’escorte de convois ou le transfert de fonds. Elles collaborent aussi avec les corps expéditionnaires russe et iranien, particulièrement pour la protection des sites pétroliers de Qamishli, Hasakah et Deir ez-Zor. Elles escortent aussi les pèlerins iraniens qui se rendent sur les lieux saints musulmans en Syrie. Il a été rapporté que certaines d’entre-elles avaient combattu à l’occasion aux côtés des forces iraniennes ou russes.

La principale société travaillant avec les Russes est la « Al-Maham » qui est la propriété de la compagnie Qatirji spécialisée dans la gestion des ressources en hydrocarbures. Une autre importante société est la « Sanad Guard and security Services » basée à Damas qui assure la garde d’installations pétrolières contrôlées par les Russes comme les champs pétroliers d’al-Tim, d’al-Ward et d’al-Shoula dans la région de Deir ez-Zor.

La compagnie « Al-Sayad » participe à la traque des insurgés aux côtés des forces russes dans le désert syrien.

Les compagnies privées syriennes qui travaillent avec les Russes sont majoritairement formées par le groupe Wagner sur l’aéroport de Deir ez-Zor. La rémunération tournerait autour de 200 à 300$/mois (les six premiers mois étant payés d’avance) mais montant jusqu’à 400$/mois pour les renouvellements de contrat. L’élément fondamental qui attire les jeunes Syriens vers ces sociétés est qu’ils échappent alors à la conscription…

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Alain Rodier

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