Les forces russes commencent à recevoir le « lance-flammes lourd TOS-2 » Tosochka réalisé sur la plate-forme d’un véhicule tout-terrain à trois essieux construit par l’usine Tornado-U dans l’Oural. Le porteur lui apporte une mobilité accrue. Il devrait participer au défilé de la victoire le 9 mai 2020.

Il remplacera progressivement au sein des unités NBC le TOS-1 Buratino qui était monté sur le châssis du char T-72. Le ciblage, le tir et le contrôle du tir du système TOS-2 ont été considérablement modernisés devenant totalement automatisés. En outre, le système TOS-2 bénéficie d’un système de protection électronique contre les armes de haute précision. En effet, quelques TOS-1 ont été détruits lors des conflits azéro-arménien (les deux pays possédaient le même type d’armement, 18 du côté azéri et six pour les Arméniens).

Le TOS-2 a effectué (officiellement) pour la première fois des tirs tactiques lors des manœuvres « Kavkaz-2020 » qui se sont déroulées du 21 au 26 septembre 2020 sur le territoire de la Région militaire Sud et dans la mer Noire et en mer Caspienne sous la direction du Chef d’État-major général des Forces armées russes, le général d’armée Valéri Guérassimov.

Il peut mettre en œuvre les mêmes roquettes de 220 mm que son prédécesseur qui ont une portée de 600 mètres à six kilomètres. La tête de ces roquettes peut être incendiaire ou thermobarique. C’est la nature particulière de ces munitions qui fait qu’il est en service dans des unités NBC et pas dans l’artillerie classique.

Ce système d’arme a été conçu pour frapper les soldats à pied, l’équipement au sol, les bâtiments, les positions fortifiées ainsi que les véhicules moyennement blindés. Sa puissance de destruction est estimée à un km2 par salve pour les roquettes incendiaires et à deux km2 pour les missiles thermobariques.

Le TOS-1 a été utilisé en Afghanistan puis pendant la bataille de Grozny en 1999 lors de la deuxième guerre de Tchétchénie. Il a aussi été mis en oeuvre en 2015 contre Daech en Irak (quatre en dotation). Selon l’OSCE, il aurait été employé dans l’Est de l’Ukraine dans le Donbass. Durant la guerre civile syrienne, les forces légalistes ont engagé à plusieurs reprises des TOS-1 qui auraient été livrés discrètement par Moscou car la Syrie n’en comptait pas sur son ordre de bataille officiel.

En 2016, lors de la guerre des quatre jours, l’Azerbaïdjan a utilisé des TOS-1 dont au moins un a été détruit. Il en fut de même lors de la guerre de 2020 au Haut-Karabakh.

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Texte

Alain Rodier

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