L’Amérique pourchasse les responsables iraniens et les organisations, comme les Gardiens de la révolution, qui tentent de contourner l’embargo mis en place par Washington. Ainsi, les États-Unis offrent jusqu’à 15 millions de dollars de récompense pour toute information qui permettrait d’arrêter les exportations clandestines de pétrole par Téhéran. « Nous demandons à quiconque possédant des informations sur le réseau d’exportation de pétrole iranien de nous contacter. Les renseignements peuvent être soumis sur le site du programme rewardsforjustice.net », a annoncé, début septembre, Brian Hook, le représentant spécial américain pour l’Iran.

Cet embargo américain fait suite au retrait des États-Unis du traité sur le nucléaire iranien signé en 2015, pour priver l’Iran d’une source importante de revenus avec ses exportations de pétrole. Selon Washington, Téhéran a mis en place un circuit clandestin d’exportation, grâce auquel plus d’une dizaine de pétroliers ont réussi à transporter près de 10 millions de barils principalement vers la Syrie. Et le Trésor américain a désigné une vingtaine de personnes et de sociétés impliquées dans ce trafic, ainsi que 11 navires.

L’administration américaine a lancé, comme elle sait le faire, la grosse artillerie. « Tous ceux qui seraient en contact avec ces individus, ces sociétés et ces navires seront à présent, eux aussi, exposés aux sanctions », a-t-elle menacé. Ces mesures prévoient le gel des biens aux États-Unis, s’ils en ont, l’interdiction au système bancaire américain et, surtout, l’inscription sur la liste du terrorisme international !

En juillet dernier, le pétrolier iranien Grace 1 avait été arraisonné par les Britanniques à Gibraltar. Ce navire était désigné par les Américains comme faisant route vers la Syrie. L’affaire était devenue plus compliquée quand les Iraniens avaient saisi dans le Golfe un pétrolier battant pavillon britannique.

Pour le moment, à défaut de bombarder les centrales et usines nucléaires iraniennes, et outre des cyberattaques à répétition, le bras de fer continue, car Washington veut faire plier l’Iran en l’asphyxiant économiquement, le nerf de la guerre étant le pétrole.

Éric MICHELETTI

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