L'accord de Taëf, signé le 22 octobre 1989, censé refermer une page sanglante de l'histoire du Liban, n'a pas permis de reconstituer un État centralisé exerçant une autorité exclusive sur l'ensemble du territoire. À la place, il a entériné un système de coexistence entre institutions fragiles et groupes armés communautaires, avec pour résultat une souveraineté partagée, voire concurrencée.
Cette souveraineté partagée se manifeste notamment par l’existence d’arsenaux militaires non contrôlés par l’État, de forces militaires et paramilitaires — ces dernières étant fragmentées entre factions, confessions et alliances fluctuantes —, ainsi que de zones géographiques où les forces armées et de sécurité nationales ne peuvent intervenir dans la plupart des cas sans accord tacite des autorités locales.
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