Cet attentat-suicide impliquant deux voitures piégées et sept combattants d’AQPA armés de ceintures d’explosifs. Il a tué quatre soldats et blessé 15 personnes.
Les sept kamikazes ont également été tués.
Le commandant de l’unité, le brigadier-général Nasr Atef al Yafei, a déclaré que « les éléments terroristes ont attaqué le quartier général à l’aide de deux voitures piégées […] Les forces de la brigade ont réussi à faire exploser la première près de l’entrée principale tandis que d’autres éléments tentaient de s’infiltrer dans le complexe […] Cependant, les forces les ont vaillamment affrontés, éliminant les kamikazes portant des ceintures d’explosifs.»
La 1re Brigade de soutien et de renfort alliée est une des principales forces du Conseil de transition du Sud (CTS) qui contrôle principalement la province d’Abyan.

Le CTS soutenu par les Émirats arabes unis (EAU) est partenaire du Gouvernement internationalement reconnu (GIR) chapeauté de son côté par l’Arabie saoudite. Mais le CTS est en désaccord avec certains éléments du gouvernement parce qu’il soutient l’idée d’une sécession à terme du Sud du Yémen.
Le CTS dispose de ses propres unités militaires, notamment les Forces armées du Sud et la 1re Brigade de soutien et de renfort alliée, distinctes de celles dépendant du ministère de la défense du GIR.

L’organisation AQPA reste toujours active au Yémen, malgré avoir subi des revers.
Son dernier attentat majeur a eu lieu le 16 août 2024, lorsqu’un de ses activistes a attaqué une base militaire du CTS à Abyan, tuant alors 16 soldats.

Pour mémoire, AQPA a été fondée en 2009 par Nasir al-Wuhayshi, issue de la fusion des branches d’Al-Qaïda au Yémen et en Arabie saoudite.

Ancien adjoint d’Oussama ben Laden, Wuhayshi a été tué par une frappe de drone américain en juin 2015.
L’émir actuel d’AQPA est Sa’ad bin Atef al-Awlaki.

Peu après sa création, AQPA a lancé une insurrection meurtrière et efficace qui lui a permis de contrôler de vastes zones du sud du Yémen, dont plusieurs capitales provinciales, entre 2011 et 2012, puis de nouveau en 2015-2016. Durant cette période, AQPA a profité de la guerre civile au Yémen, marquée par un gouvernement central faible et le contrôle de la capitale Sanaa par les Houthis, soutenus par l’Iran.
AQPA cible essentiellement les milices soutenues par les Émirats arabes unis et les forces tribales hostiles du CTS dans le sud du Yémen.
AQAP maintient des liens étroits avec Al-Qaida « central » vraisemblablement dirigé par Sayf al Adl et reste sa branche chargée des opérations extérieures de la nébuleuse.

La chose curieuse est que sa dernière localisation est l’Iran…

Autre nouvelle du Yémen : défection d’un brigadier-général houthi

Le Gouvernement internationalement reconnu (GIR) via la direction du ministère de la Défense a renouvelé le 22 octobre son appel aux combattants Houthis à déposer leurs armes et à éviter l’implication dans les « crimes terroristes » commis contre le peuple yéménite.
Cet appel a été lancé par le porte-parole officiel de l’armée yéménite, le brigadier-général Abdo Abdullah Mujali (à gauche sur la photo), lors d’une conférence de presse tenue dans le gouvernorat de Marib.
À cette occasion, il a présenté le brigadier-général Salah Al-Salahi (à droite) qui commandait la « 10e brigade de Samad » affiliée au groupe Houthi et qui a fait défection en rentrant dans les « rangs de légitimité et de la république.»
Ce dernier a adressé un appel direct à tous les éléments des « milices houthies » pour qu’ils reviennent au sein de « la patrie et de la république. »
Malgré les revers particulièrement causés par les frappes aériennes anglo-américaines et israéliennes(1), les cas de défection sont relativement rares dans les rangs des Houthis.

(1) Voir : « Le chef d’état-major houthi est décédé suite à ses blessures » du 17 octobre 2025.