Le 24 septembre, le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, a poussé un « coup de gueule » lors de son audition devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale. Ce dernier exige d'être maître d'œuvre du développement du Système de combat aérien du futur (SCAF) avant de passer à la phase 2 du projet d'avion de combat de nouvelle génération (NGF pour New Generation Fighter). Il exige aussi un changement de gouvernance face à Airbus, dont la voix compte double grâce à ses filiales allemande et espagnole.

Le 24 septembre, le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, a poussé un « coup de gueule » lors de son audition devant la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Ce dernier exige d’être maître d’œuvre du développement du Système de combat aérien du futur (SCAF) avant de passer à la phase 2 du projet d’avion de combat de nouvelle génération (NGF pour New Generation Fighter). Il exige aussi un changement de gouvernance face à Airbus, dont la voix compte double grâce à ses filiales allemande et espagnole.

Les déclarations d’Éric Trappier font suite à des informations d’outre-Rhin, où Berlin envisagerait d’écarter la France, pourtant à l’origine de ce projet, et se tourner vers d’autres partenaires afin de mettre au point un avion de combat de sixième génération. Les Allemands arguant le fait que « les Français ne recherchent pas le partenariat, mais exigent la subordination ».

Or, selon le patron de Dassault Aviation : « La France dispose aujourd’hui en propre, de manière souveraine, de toute l’expertise, des compétences, du tissu industriel et du réseau européen pour être en mesure de développer, de produire, puis de maintenir cet avion. »

Actuellement, le blocage semble total. Les positions des deux pays sont manifestement inconciliables. Le problème est plus ancien, il remonterait même à août 2023 lorsque l’Allemagne a attribué la réalisation du « cloud » de combat du SCAF à un consortium mené par IBM, une société américaine. Compte tenu des lois extraterritoriales américaines avec le « Cloud Act » de 2018, cela permet aux autorités américaines d’accéder à l’ensemble des systèmes numériques conçus aux États-Unis. Le danger est donc énorme. Ainsi, les États-Unis seront libres de décider s’ils souhaitent exporter le programme SCAF, de l’étendre ou non, et d’autoriser ou non des opérations aériennes potentiellement stratégiques, étant donné l’importance du futur avion de combat de la dissuasion nucléaire française.

En conclusion, le SCAF est un projet toxique pour la France, car incompatible avec sa souveraineté.

Éric MICHELETTI