En 2021, les rebelles yéménites houthis ont lancé 375 attaques sur l’Arabie saoudite à l’aide de missiles sol-sol et de drones. La plupart de ces tirs ont été interceptés par les batteries Patriot saoudiennes. Mais il semble que le Royaume risque d’arriver à court de missiles à moyenne portée AIM-120 si les Houthis continuent leurs actions offensives au même rythme.

Certes, les États-Unis peuvent fournir les armements nécessaires mais les contraintes politiques et administratives sont telles que Riyad aurait demandé à deux pays du Golfe de lui fournir les munitions nécessaires le temps que Washington ne prenne le relais. A noter que les seuls à posséder de tels systèmes d’armes sont les Émirat Arabes Unis et le Qatar. Au Proche-Orient, la Jordanie et … Israël.

Il faut dire que les Démocrates avaient promis, lors de la campagne électorale qui les a amené au pouvoir de revoir la politique de ventes d’armes à l’Arabie saoudite en raison de l’inhumanité de la guerre menée au Yémen mais aussi en réponse au meurtre en octobre 2018 du journaliste Jamal Khashoggi au Consulat général d’Arabie saoudite à Istanbul. Le candidat Biden avait parlé du royaume comme un « État paria »… Dans un premier temps, le président nouvellement élu avait gelé les livraisons d’armement au Royaume mais sa politique avait ensuite discrètement évolué sous l’influence du lobby militaro-industriel US. Toutefois, le Pentagone avait aussi retiré ses batteries Patriot d’Arabie saoudite à l’été 2021 créant un vide tactique important et difficile à combler. Un contrat de vente de 280 missiles air-air Raython et d’autres armements (pour une somme de 680 millions de dollars) a bien été approuvé par le Département d’État mais les rebelles yéménites ne possèdent pas d’aviation…

La Maison-Blanche ne serait pas opposé à ces transferts d’armements en attendant que la situation se décante dans les rangs démocrates (les Républicains restent favorables à une bonne entente avec Riyad). Le problème réside dans le fait qu’il n’est pas certain que les pays sollicités aient les moyens demandés.

Par contre, il semble étonnant que les Houthis – même avec l’aide clandestine iranienne – aient pu avoir les moyens d’effectuer autant de frappes (375) qui visaient les infrastructures pétrolières, les aéroports et les grandes villes du Royaume. D’ailleurs, selon le brigadier général Turki al-Malki, le porte-parole du ministère de la défense saoudien, seulement 59 civils auraient été tués en sept ans de guerre et de bombardements.

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Alain Rodier

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