Le 6 mai, le président Donald Trump a annoncé la fin de l’opération assurant que les Houthis et les États-Unis étaient parvenus à un accord.
Le ministère omanais des Affaires étrangères a publié un communiqué affirmant avoir négocié un cessez-le-feu : « à l’avenir, aucune des deux parties ne ciblera l’autre, y compris les navires américains, en mer Rouge et dans le détroit de Bab el-Mandeb, garantissant ainsi la liberté de navigation et la fluidité du trafic maritime international. »

Un communiqué publié sur le compte X des Houthis et attribué à Mohammed Abdel Salam, chef de la « délégation nationale », l’équipe de négociation houthie basée à Mascate, a confirmé la déclaration omanaise.
Les Houthis ont ensuite affirmé que l’accord avait été conclu à la demande des États-Unis et ont décrit la position américaine comme « l’expression d’un sentiment d’impuissance et d’échec. »

Un deuxième message du groupe a affirmé qu’Israël était « très déçu par la position américaine.»
En effet, le cessez-le-feu se limiterait uniquement aux relations américano-houthis et les termes énoncés ne font pas mention d’Israël que les Houthis ciblent régulièrement depuis octobre 2023 en solidarité avec le Hamas à Gaza.
Abdulmalik Alejri, membre de la délégation de négociation des Houthis, a déclaré sur X que l’accord « n’a rien à voir avec l’ennemi israélien ni avec le soutien à Gaza.»
Moammar al Eryani, ministre du gouvernement yéménite reconnu internationalement a affirmé que l’accord de cessez-le-feu constituait une capitulation imposée aux Houthis par le succès des frappes aériennes américaines.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaeil Baqaei, a salué la « cessation de l’agression américaine contre le pays, saluant la résistance légendaire des Yéménites. »
L’Arabie saoudite a également salué la déclaration du Sultanat d’Oman concernant la conclusion d’un cessez-le-feu au Yémen afin de protéger la navigation et le commerce internationaux par la voix de son ministère des Affaires étrangères.
Selon CNN, la marine américaine a perdu un avion F-18 de l’USS Truman en mer Rouge le 6 mai. Bien que le ministère américain de la Défense n’ait pas confirmé cette perte, il s’agirait du deuxième avion de chasse perdu par les États-Unis dans un accident lors d’opérations contre les Houthis.

Outre ces avions, les Houthis auraient abattu sept drones MQ-9 Reaper au cours de l’opération américaine.
Israël
Malgré les frappes aériennes américaines quotidiennes durant la campagne, les Houthis ont continué de lancer des dizaines de missiles et de drones sur les forces navales américaines en mer Rouge et sur Israël.
Toutes les attaques ont été neutralisées jusqu’à ce qu’Israël échoue à intercepter un missile balistique le 4 mai. Il est tombé à proximité de l’aéroport international Ben Gourion, dans le centre d’Israël. De nombreuses compagnies aériennes internationales ont alors suspendu leurs vols vers Tel-Aviv.

Par la suite, les Houthis ont annoncé leur intention d’imposer un « blocus aérien complet » d’Israël en « ciblant à plusieurs reprises les aéroports. »
La réplique est venue le lendemain avec les attaques aériennes qu’a mené l’État hébreu contre le port d’Hodeida, le principal point d’entrée économique pour les Houthis, et contre l’aéroport international de Sanaa (plusieurs appareils civils ont été détruits), des centrales électriques et des cimenteries que le groupe rebelle utilise pour développer ses infrastructures.

Mais, selon l’ancien envoyé américain pour le Moyen-Orient, Dennis Ross, la trêve négociée entre Washington et les Houthis a mis à l’écart le gouvernement israélien ce qui n’est pas une première.
Déjà Netanyahou n’avait pas été informé du début de pourparlers indirects entre Washington et le Hamas en mars. Ensuite, il n’a découvert les négociations nucléaires américaines avec l’Iran que lorsque Trump en a fait l’annonce alors qu’il le recevait dans le Bureau ovale en avril.
Le cessez-le-feu américano-houthi est un exemple qui démontre que les préoccupations israéliennes sont une considération « annexe » pour la Maison Blanche.
Mais dans les faits, il n’y a pas eu de critique publique de la décision Trump de la part des responsables israéliens. Netanyahou, qui a ouvertement critiqué les demandes et les politiques de l’administration Biden, est l’un de ses plus chauds partisans internationaux. D’autres membres du gouvernement ont également réservé leur jugement se concentrant sur la détermination d’Israël contre les Houthis.
Dans une déclaration faite le 8 mai, le ministre de la Défense parlant d’Israel Katz, a déclaré: « Il doit être capable de se défendre lui-même contre toute menace et contre tout ennemi. Cela a été vrai face à de nombreux défis passés, et cela restera vrai à l’avenir. »
Reste à savoir si les tirs de missiles balistiques houthis contre l’État hébreu vont se poursuivre comme les rebelles l’ont affirmé (voir plus avant.)
Les prochains jours devraient dire si ce cessez-le-feu est respecté. Si c’est le cas, cela constituerait un grand succès pour l’administration Trump. Mais si des frappes houthies ont lieu, cela sera un revers et il est très difficile de dire quelle pourrait être la suite…
1. Voir : « Frappes américaines contre les Houthis au Yémen » du 23 avril 2025.