Ainsi, les États-Unis d’Amérique, véritable « épine dorsale » de l’OTAN — l’alliance qui garantit la sécurité du continent depuis près de quatre-vingts ans —, seraient prêts à « lâcher » l’Europe. La question qui hante désormais les pays européens est : l’Alliance atlantique peut-elle survivre sans les États-Unis ? Selon les experts, la réponse est oui, car l’Alliance sans l’Oncle Sam aligne plus d’un million de soldats, d’armements modernes (en nombre insuffisant cependant pour certains), possède un savoir-faire technologique pour se défendre et une richesse considérable à investir dans ses armées.
Les Européens n’ont pas attendu l’élection de Donald Trump pour commencer à prendre en main leur sécurité. Le total des budgets de défense des pays membres de l’Union européenne est passé de 200 milliards d’euros en 2021 à 320 milliards d’euros en 2024.
Un effort de défense significatif correspondant à 2 % du PIB pour chacun des trente et un États membres de l’OTAN.
Dès aujourd’hui, les Européens sont déjà en capacité de dissuader la Russie de les attaquer, tout en étant conscients que leurs armées souffrent de lacunes capacitaires dans certains domaines tels que la défense aérienne et antimissile, une flotte de drones de tout type ou encore un volume de munitions nécessaire.
Également, il est impossible pour les États d’augmenter leur budget de défense d’un tiers en quelques années. La montée en puissance de l’industrie de défense devra être progressive et régulière, à la différence du gouvernement allemand qui avait créé en 2022 un fonds spécial de 100 milliards d’euros pour cela. De plus, Berlin a été contrainte de dépenser très rapidement cet argent et a commandé pour plus de 50 % des matériels américains (dont des F-35) entraînant sa dépendance vis-à-vis de ces derniers, à l’instar de nombreux autres pays européens. Car qui peux garantir que Washington n’interdira pas aux États européens d’utiliser les armements américains contre la Russie si dans le futur le Vieux Continent était obligé d’affronter l’armée russe ?
L’Europe seule a la capacité de rassembler les ressources nécessaires pour se défendre.
Il s’agit de savoir si les Européens, au sein d’une nouvelle alliance, sont prêts à le faire.
Bonne lecture
Eric Micheletti
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