Le lieutenant-général (général de division) Igor Kirillov, chef des forces de défense radiologiques, chimiques et biologiques des forces armées russes et son assistant ont été tués dans une explosion à Moscou. Selon le Comité d'enquête de la Fédération de Russie : « un engin explosif a été déclenché le matin du 17 décembre sur l'avenue Riazansky à Moscou, dans un scooter qui se trouvait à côté de l'entrée d'un immeuble résidentiel. Igor Kirillov, chef des forces de défense radiologiques, chimiques et biologiques des forces armées russes, et son assistant ont été tués ».

Igor Kirillov a servi dans les forces armées de l’URSS à partir de 1987. En 1991, il a obtenu son diplôme avec mention d’excellence de l’École de défense chimique du haut commandement militaire de Kostroma. De 1991 à 1994, il a servi en tant que commandant de peloton dans le groupe de forces occidentales en Allemagne. Le lieutenant-général a été inscrit sur les listes de sanctions occidentales. L’Ukraine a également imposé des sanctions à son encontre.

En août, Igor Kirillov a déclaré que le Pentagone essayait de transférer en Afrique et dans les anciennes républiques soviétiques ses bio laboratoires militaires, qui étaient hors service en Ukraine. En juin, il a affirmé que le le ministère russe de la Défense était en possession de documents prouvant le renforcement de la présence militaire biologique américaine en Afrique. Selon lui, en octobre 2023, des employés de l’Institut des maladies infectieuses de l’armée américaine ont mené une étude à grande échelle sur les hantavirus (les maladies humaines à hantavirus sont des zoonoses virales transmises par des rongeurs qui provoquent des maladies de gravité variable chez l’homme) au Kenya en prélevant des échantillons sur des chauves-souris. Une année auparavant, des biologistes de l’armée américaine avaient étudié les effets des médicaments antipaludiques sur les populations locales

L’explosif aurait été placé sur une trottinette électrique garée près de l’entrée.

La veille de l’assassinat, le service de renseignement ukrainien SBU avait officiellement déclaré Kirillov « suspect criminel de guerre », affirmant que 2.000 soldats ukrainiens avaient été blessés par des munitions K-1 contenant des gaz irritants CS et CN qui étaient généralement larguées par des drones russes dans les tranchées.

Selon l’agence Baza, les enquêteurs russes envisagent plusieurs versions de la manière dont les assassins auraient pu voir Kirillov sortir de l’immeuble, notamment en piratant la vidéosurveillance de l’entrée ou en louant un appartement à proximité ayant un visuel sur la zone. La trottinette chargée d’explosifs correspondant à 300 grammes de TNT a été placé à l’entrée vers 4 heures du matin. L’engin aurait explosé via un signal radio.

Tout ces faits laissent à penser à l’action de vrais professionnels qui ont réussi à loger la cible, définir son emploi du temps exact, préparer et déposer la charge explosive, déclencher la déflagration puis s’exfiltrer tout cela au nez et à la barbe du FSB qui, une fois de plus, montre ses limites.

Le service spécial ukrainien, le SBU serait derrière l’assassinat du général Kirillov et de son assistant. « Kirilov était un criminel de guerre et une cible tout à fait légitime », a déclaré un responsable ukrainien non identifié.

C’est l’officier général le plus gradé qui a été assassiné depuis le début de l’invasion de l’Ukraine. Beaucoup d’autres ont été tués sur le front.

Ce n’est pas la première mission Homo menée par le SBU en Russie avec succès. Le but est de mener une campagne d’insécurité qui monopolise les forces de l’ordre et de faire pression sur les populations en montrant que le Kremlin ne contrôle pas tout.

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Texte

Alain Rodier