Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a annoncé le 26 octobre lors d’une visite du front nord que le Hezbollah avait perdu environ 80% de ses capacités de frappe depuis le début de l'opération « Flèches du Nord » à la fin septembre 2024.

Selon lui : « la capacité restante en missiles et roquettes est d’environ 20%, et elle n’est plus organisée comme auparavant ».

Il semble penser que les pertes occasionnées dans les rangs de ses responsables au plus haut niveaux dans les rangs de ses responsables au plus haut niveau et les problèmes des communications causés par les sabotages de bippers et autres talkies-walkies ont durement impacté le dispositif opérationnel du mouvement.

Selon lui « il existe un lien profond entre notre frappe en Iran [nuit du 25 au 26 octobrenuit du 25 au 26 octobre] et ce qui arrive au Hezbollah. L’Iran comprend que le Hezbollah n’a pas la capacité de répondre, et le Hezbollah comprend qu’il ne peut pas compter sur l’Iran ».

Avant le conflit, le Hezbollah disposait d’un arsenal estimé à 150.000 roquettes et drones d’attaque. L’organisation a tiré plus de 8.000 roquettes vers le nord d’Israël depuis octobre 2023 provoquant l’évacuation de dizaines de milliers d’Israéliens et causant de nombreuses victimes.

L’État hébreu fait tout pour neutraliser l’arsenal du Hezbollah. En particulier, il tente d’empêcher l’Iran d’effectuer des ravitaillements en surveillant – voire en bombardant – les points de passage à la frontière libano-syrienne. Il détruit aussi des ateliers de fabrication et de stockage au Liban et même en Syrie même en Syrie.

Cette déclaration intervient alors que les médiateurs américains intensifient leurs efforts diplomatiques. Le conseiller de Biden, Brett McGurk, et l’émissaire spécial Amos Hochstein sont attendus en Israël pour discuter d’un possible accord politique dans la région.

Le timing de cette visite est significatif, Washington ayant précédemment indiqué que ses émissaires ne se déplaceraient « que lorsque les deux parties montreraient du sérieux ».

En fait, rien ne devrait plus se passer avant l’élection présidentielle américaine car il n’est pas certain que Netanyahou souhaite donner un « coup de main » au camp démocrate pour l’élection américaine du 5 novembre en autorisant un cessez-le-feu.

Position d’Israël

Pour une fois, le consensus au sein des organes de la Défense israélienne semble quasi général. Depuis une semaine, tous les hauts responsables, du ministre de la Défense Yoav Gallant aux généraux, s’expriment presque d’une même voix.

Après la série de succès enregistrés ces derniers mois par Tsahal  et les services de renseignement, la guerre menée dans la bande de Gaza et au Liban a pratiquement atteint tous ses objectifs et il ne resterait plus que quelques « détails à régler ».

Il va falloir essayer de négocier des accords susceptibles de mettre fin aux combats sur les deux fronts tout en gardant en tête l’impératif de la libération de tous les otages israéliens encore détenus à Gaza.

Parmi les exigences de l’état-major : l’établissement d’une force de contrôle à la frontière syro-libanaise pour empêcher les transferts d’armes depuis l’Iran, le retrait du Hezbollah au-delà du Litani, un déploiement renforcé de l’armée libanaise, et une amélioration des activités de la FINUL avec une implication américaine importante dans sa mise en œuvre.

Position du Hezbollah

Dans son premier discours depuis sa nomination le 29 octobre, Naïm Qassem s’est engagé à poursuivre « le plan de guerre » préparé par son prédécesseur et a affirmé que le Hezbollah avait « commencé à récupérer » après les « coups douloureux » portés par Israël.

Il a ajouté que son groupe ne combattait « pour le compte de personne » et qu’il pouvait continuer la guerre « pendant des mois ».

Par contre, il s’est dit prêt à un cessez-le-feu avec Israël « sous conditions » mais il a estimé qu’aucun projet sérieux n’était encore sur la table.

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