Le 24 août matin, la synagogue Beth Yaacov Atlan de la Grande-Motte a été la cible d’une tentative d’incendie volontaire.

Deux véhicules et des portes d’entrée du bâtiment ont été incendiés. Plusieurs personnes, dont le rabbin de la communauté, se trouvaient dans les locaux au moment des faits. Un policier municipal qui intervenait pour lutter contre ces départs de feu a été blessé par le souffle de l’explosion d’une bonbonne de gaz qui se trouvait déjà sur place.

Les images de la vidéo protection ont montré un individu portant un keffieh rouge sur la tête et un drapeau palestinien noué à la ceinture d’où dépassait la crosse d’un pistolet semi-automatique. Il tenait deux bouteilles en plastique remplies d’un liquide jaunâtre.

Il portait également une arme blanche. En effet, il comptait attaquer les fidèles fuyant les lieux mais il avait dû s’enfuir à l’arrivée des gendarmes. Il est d’ailleurs étonnant qu’il n’ait pas tenté de devenir un « martyr » (comme il est étonnant que Daech n’ai pas – encore – revendiqué cette action).

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin avait indiqué le 9 août que les actes antisémites avaient quasiment triplé en France depuis le début de l’année, avec « 887 faits » recensés au premier semestre par rapport aux 304 répertoriés pour la même période en 2023.

La cavale du suspect s’est arrêtée dans la nuit dans le quartier populaire de Pissevin à Nîmes après un échange de tir avec le Raid au cours duquel il a été blessé.

Ce serait un Algérien de 33 ans en situation régulière en France était arrivé par l’Espagne. Il a eu au moins un enfant…

Enfin, le PNAT (Parquet National Anti-Terroriste) a aussi annoncé l’arrestation de trois personnes de l’entourage de ce suspect. Elles ont été placées en garde à vue. Elles pourraient avoir eu un rôle dans la préparation de l’attaque et/ou la fuite du suspect.

Allemagne : le suspect de l’attaque meurtrière au couteau à Solingen arrêté

Le 23 août, la ville de Solingen forte de 160.000 âmes lançait des festivités pour célébrer le 650e anniversaire de cette cité du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et sa diversité culturelle. Elle a  été endeuillée par la mort de trois personnes et les blessures de huit autres participants par un individu armé d’un couteau.

Le chef de la police locale a précisé : « Il s’agissait d’attaques très ciblées au niveau du cou ».

Le suspect recherché depuis les faits s’est rendu aux autorités le lendemain. Il s’agit d’un Syrien Issa Al Hde 26 ans, arrivé en Allemagne fin décembre 2022 où il a bénéficié du statut de protection subsidiaire généralement accordée aux réfugiés fuyant ce pays en guerre civile. Il n’était pas connu des services de sécurité comme extrémiste islamiste.

Deux autres personnes avaient été aussi arrêtées samedi. Un adolescent de 15 ans suspecté de « non-dénonciation » d’un projet d’acte criminel. Selon le procureur général de Düsseldorf, Markus Caspers, des témoins l’auraient vu discuter de l’attaque avec un homme qui pourrait être le meurtrier. La seconde arrestation s’est déroulée dans un centre d’hébergement pour réfugiés de Solingen situé à proximité des lieux de l’attaque.

L’attaque, qui a fait trois morts lors d’une grande fête locale, a été revendiquée par le groupe État islamique.

Son organe de « presse » l’Agence Amaq a transmis le message suivant :  « L’auteur de l’attaque contre un rassemblement de chrétiens dans la ville de Solingen est un soldat » de l’EI. L’homme a agi « pour venger les Musulmans de Palestine et de partout ailleurs ».

La menace jihadiste

L’attaque jihadiste la plus meurtrière en Allemagne avait été commise à Berlin en décembre 2016 : un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe État islamique avait fait douze morts sur un marché de Noël.

Cet été, la ministre de l’intérieur avait annoncé vouloir bannir les couteaux de plus de 6 centimètres de l’espace public, certains membres de la coalition gouvernementale demandant même une interdiction totale, face à la recrudescence d’attaques à l’arme blanche.

Cela dit, les menaces terroristes jihadistes sur l’Europe sont désormais monnaie courante. Si aucun « commando » venu de l’extérieur n’est encore entré en action, les auto-radicalisés déjà présents sur place se nourrissent des appels au meurtre qui circulent sur la toile et décident individuellement de passer à l’acte, souvent en ayant laissé une « trace » qui devrait leur assurer le statut de « martyr ».

Curieusement, les deux derniers activistes sont encore en vie…

Coïncidence ?

Pavel Durov, le patron franco-russe de la messagerie cryptée Telegram, a été arrêté le 24 août à l’aéroport du Bourget. Les enquêteurs français lui reprochent de ne pas suffisamment modérer l’application de messages sécurisés, parfois utilisée pour mener des actes répréhensibles dont l’apologie du terrorisme…

La messagerie en ligne lancée en 2013 par Pavel Durov et son frère Nikolaï sur laquelle les communications sont chiffrées et dont le siège social se trouve à Dubaï s’est engagée à ne jamais dévoiler des informations sur ses utilisateurs.

Or Telegram est souvent utilisée par Daech pour y faire sa propagande vers ses fidèle à l’étranger. Paris a peut-être décidé de mettre des bâtons dans les roues au grand technicien de la communication clandestine sans oublier que sa position de « proche du Kremlin » y est vraisemblablement aussi pour quelque-chose.

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Texte

Alain Rodier