La majorité des analystes des différents « think tank » spécialisés dans les problèmes de défense pense que l’Iran et ses proxys vont déclencher des frappes sur l’État hébreu dans très peu de temps, quelques jours ou quelques heures…

Il faut dire que tous les responsables politiques, depuis l’Ayatollah Ali Khamenei jusqu’à Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, ont été très clairs : les assassinats ciblés d’Ismail Haniyeh à Téhéran et de Fouad Choukr à Beyrouth(1) qualifiés de « martyrs » vont connaître une réplique importante qui devrait est encore plus significative et étendue que l’attaque du 14 avril(2) qui avait suivi la destruction d’une annexe diplomatique iranienne à Damas tuant deux généraux des pasdarans.

D’ailleurs, de nombreuses capitales (Washington, Londres, paris, Amman, Tiyad, etc.) conseillent à leurs ressortissants d’évacuer rapidement – voire immédiatement – le Liban car ce pays risque d’être lourdement impacté par la réponse israélienne qui suivra des tirs du Hezbollah. Il en est de même pour l’Iran tant le syndrome de la prise d’otages dans ce pays est d’actualité.

Parallèlement aux tirs qui pourront être lancés par les proxys depuis le Sud-Liban, de Syrie, d’Irak et du Yémen, cette attaque massive devrait être constituée de lancements combinés de missiles balistiques, de missiles de croisière et de drones depuis de nombreux sites situés dans l’ouest de l’Iran. En réalité, les Gardiens de la Révolution Islamique (Pasdarans) qui ont en charge la gestion et la mise en œuvre de ces arsenaux spécifiques devraient être à la manœuvre en Iran – comme dans les pays étrangers via la force Al-Qods qui sont aux côtés du Hezbollah, des milices chiites en Syrie et en Irak, des Houthis au Yémen -.

En Iran, la plupart des lancements seront effectués depuis des zones ouvertes à proximité des sites souterrains à l’aide de lanceurs mobiles. Le faible nombre de silos de lancement existant dans chaque base souterraine en l’Iran limite la cadence de tir et la portée des lancements à partir de ces installations.

Par contre, l’utilisation de lanceurs mobiles généralement dissimulés dans des souterrains, autorise une grande flexibilité et des portées de tir plus importantes. La sécurité est assurée par le fait que les lanceurs sont sortis de leurs bunkers que le temps de tirer puis se remettent à l’abri pour recharger et renouveler le tir dès que possible. Ces phases pourraient s’étaler sur plusieurs jours (et nuits).

Le centre de recherche israélien Alma a publié une intéressante carte qui montre quels pourraient être les trajectoires prévues pour les tirs venant du territoire iranien.

Quels armements employer ?

Selon la presse israélienne, les missiles balistiques tirés d’Iran mettraient douze minutes pour atteindre Israël, les missiles de croisière deux heures et les drones au moins neuf heures.

Parmi eux, le Sejil qui serait capable de voler à plus de 17.000 kilomètres/heure avec une portée de 2.000 kilomètres, le Ghaidar avec une portée de 2.000 kilomètres et le Emad avec une portée de 1.400 kilomètres.

De son côté, l’Arms Control Association, une organisation à but non-lucratif située à Washington détaille l’arsenal iranien qui comprendrait : le Shahab-1 dont la portée est estimée à 300 kilomètres; le Zolfaghar avec une portée de 700 kilomètres; le Shahab-3 (de 800 à 1.000 kilomètres); l’Emad-1, un missile en cours de développement dont la portée serait de 2.000 kilomètres et le Sejil, lui aussi encore au stade de développement, avec une portée de 1.500 à 2.500 kilomètres.

Quelque soit l’ampleur de la frappe iranienne – qu’elle parvienne de son territoire ou/et d’un autre pays -, la réponse de l’État hébreu sera vigoureuse. Elle devait d’abord cibler les sites de lancements mais il n’est pas exclu que des objectifs symboliques tels que le complexe militaro-industriel iranien et en particulier tout ce qui a trait à l’industrie nucléaire.

Il convient également de ne pas négliger les actions asymétriques qui peuvent être déclenchées en Israël mais également au Proche et Moyen-Orient et jusqu’en Occident.

1. Voir : « Israël frappe le Hezbollah et le Hamas » du 1er août 2024.

2. Voir : « Affrontement direct entre l’Iran et Israël » du 15 avril 2024.

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