Le 3 juillet dernier, quelque deux cents roquettes et vingt drones tirés en moins d’une heure par le Hezbollah depuis le Liban du Sud se sont abattus sur le nord d’Israël. Ces tirs sont la réponse à l’assassinat ciblé d’un chef militaire du Hezbollah, Mohammad Naama Nasser. Aussitôt en riposte, Tsahal a bombardé une série de cibles militaires du mouvement chiite libanais dans le Liban-Sud.

Déjà le 12 juin, le Hezbollah avait tiré plus de cent soixante-dix roquettes sur le nord de l’État hébreu en réponse à une frappe d’un drone israélien qui avait coûté la vie à Sami Taleb Abdallah, l’un des principaux chefs militaires du Hezbollah.

Mais pour le moment, cette guerre d’usure où chaque adversaire se rend coup pour coup ne dépasse pas le point de non-retour. Ni le Hezbollah, ni Israël n’ayant intérêt à un conflit majeur.

Pourtant, chacun est prêt. Le mouvement chiite libanais peut-être même plus que son rival hébreu.

Car le premier a une capacité militaire significative, beaucoup plus importante que celle du Hamas, mais doit tenir compte des problèmes économiques du Liban et surtout des ordres de son mentor, l’Iran, qui actuellement ne souhaite pas un embrasement majeur dans la région.

En face, Israël a annoncé que les plans d’attaque sont prêts pour une invasion du Liban du Sud, similaires à ceux de l’opération Litani en 1978 pour écraser les forces du Hezbollah.

Les experts pensent néanmoins qu’ouvrir un second front serait difficile pour Tsahal tant que les opérations à Gaza ne sont pas terminées. D’autant que le grand allié américain a déclaré qu’il ne serait pas en mesure de « défendre Israël en cas de guerre contre le Hezbollah », faisant référence à ce qu’il a fait lors des attaques de l’Iran à coups de missiles et de drones en avril 2024.

Washington a aussi déclaré qu’elle ne pourrait pas (ou ne voudrait pas) livrer autant de munitions demandées par l’État hébreu. En cause : les élections nationales, les livraisons de munitions à l’Ukraine primant, la menace chinoise contre Taïwan toujours présente et enfin une pénurie mondiale de munitions.

Aussi, « l’affrontement » Hezbollah/Israël s’est déplacé à deux cents kilomètres du Liban en Méditerranée orientale, à Chypre, devenu pour le chef du mouvement chiite, Hassan Nasrallah, « partie prenante de cette guerre » en ouvrant selon lui les bases militaires chypriotes aux forces israéliennes. Déclarations reprises par la Turquie et aussitôt contredites par la Grèce qui entend défendre bec et ongles la République de Chypre. Car si cette dernière entretient de bonnes relations avec Israël, elle accueille uniquement son aviation et seulement lors d’exercices de l’OTAN.

Ainsi, chaque adversaire montre ses muscles, joue à « retenez-moi, sinon je fais un malheur » et botte en touche en désignant ses voisins régionaux !

Bonne lecture
Eric Micheletti

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