Les Nord-Coréens a testé un missile balistique à portée intermédiaire Hwasongpho-16B à combustible solide (également appelé Hwasong-16B) armé d’un planeur hypersonique.

Le planeur hypersonique est protégé par une coque amovible.

Le lancement a été effectué le 2 avril à partir d’un site en dehors de la capitale de la Corée du Nord, Pyongyang, qui a été utilisé dans le passé.

Kim Jong Un, a assisté au tir.

La Corée du Nord a affirmé que le missile « a atteint son premier pic à la hauteur de 101,1 kilomètres et le second de 72,3 kilomètres tout en effectuant un vol de 1.000 km de long pour retomber  en mer du Japon.»

Pour leur part, les autorités sud-coréennes ont déclaré hier qu’elles avaient évalué la distance totale couverte par le missile à environ 600 kilomètres. Elles ont précisé qu’il s’agissait d’un missile balistique à portée intermédiaire dont la portée va de 3.000 à 5.500 kilomètres tout en reconnaissant que « les Nord-Coréens expérimentaient probablement de nouvelles technologies d’ogive».

La description du test Hwasongpho-16B ayant deux apogées est conforme à la façon dont des armes comme celle-ci sont conçues pour fonctionner. Les planeurs hypersoniques sont non motorisés et les propulseurs d’appoint sont utilisés pour les amener à une altitude et une vitesse souhaitées avant leur largage.

Après, le planeur parcourt une trajectoire de vol atmosphérique à des vitesses hypersoniques (au-dessus de Mach 5) jusqu’à sa cible.

Ces planeurs sont conçus pour avoir une grande maniabilité, ce qui leur permet de changer de cap et de changer d’altitude tout le long du chemin de leur course.

Cela, associé à leur vitesse élevée, pose d’importants problèmes pour détecter et de suivre le planeur et de tenter de l’intercepter.

Il n’a pas été précisé quel type d’ogive pourrait être installé à l’intérieur du planeur mais elle pourrait être nucléaire.

Une photo de Kim Jong Un lors du test du Hwasongpho-16B. Les cartes à l’arrière montrent des détails correspondant aux déclarations officielles. KCNA

Depuis des années, la Corée du Nord investit massivement dans les moteurs à combustible solide pour son arsenal de missiles balistiques de plus en plus diversifié.

Comparés aux types de combustibles liquides, les moteurs à combustible solide sont plus sûrs à manipuler et plus faciles à entretenir. Les qualités volatiles et corrosives des combustibles de moteurs à carburant liquide font que les missiles ne peuvent pas être remplis pendant de longues périodes. Les missiles à combustible solide n’ont pas besoin d’être alimentés avant le lancement, sont donc des armes beaucoup plus réactives et souples.

Dans le passé, la Corée du Nord a déjà testé une autre conception de type missile balistique armé d’un planeur hypersonique appelé Hwasong-8, cependant, cette conception utilisait un missile à combustible liquide.

Une image montrant une Hwasong-8, ou une maquette de celle-ci, exposée lors d’une exposition à Pyongyang en 2021. Médias d’État nord-coréens.

Comme pour le Hwasong-8 avant lui, le Hwasongpho-16B a un certain nombre de similitudes visuelles générales avec le DF-17 chinois dans sa conception et celle de son porteur-érecteur, bien que les conceptions soient clairement distinctes.

 

La question est : de type d’aide extérieure la Corée du Nord a bénéficié pour développer un programme de planeur hypersonique ?

C’est une technologie très complexe que même les pays beaucoup plus avancés ont des difficultés à maitriser.

Cependant, on ne sait toujours pas si le Hwasongpho-16B est viable à l’heure actuelle ou même dans un avenir prévisible.

Le fait qu’ils testent en vol « quelque chose » qui ressemble à cet armement a une valeur de propagande car les armes hypersoniques deviennent très recherchées.

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Texte

Alain Rodier